Obésité : problème majeur de santé publique

Marietta KARAMANLI attire l’attention de la Ministre de la Santé sur le problème majeur de santé publique que constitue aujourd’hui dans notre pays l’obésité. Elle note son augmentation dans la région des Pays de La Loire et dasn le département de la Sarthe. Elle fait deux propositions. Elle demande envisagée une limitation de la publicité en faveur des produits alimentaires dont les spécifications de composition ou l’excès de consommation pourraient concourir à l’obésité. Elle suggère que les entreprises productrices ou transformatrices de ces produits soient sollicitées et taxées pour financer des actions de prévention et des activités sportives au profit des jeunes dans les Départements et les Régions.


Le Mans, le 28 septembre 2007

Madame Roselyne BACHELOT

Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports

8, avenue de Ségur

75700 Paris

MK070939

Madame la Ministre,

Je me permets d’attirer votre attention sur le problème majeur de santé publique que constitue aujourd’hui dans notre pays l’obésité. Une prévalence en augmentation dans la région des Pays de la Loire et le département de la SARTHE

Il y déjà quelques année une étude publiée par le magazine « La Recherche », mettait en évidence des prévalences à l’obésité non seulement dans les grandes agglomérations urbaines mais aussi en milieu rural. Selon cette étude utilisant les données enregistrées par les médecins militaires pendant la période 1987-1996, les prévalences d’obésité étaient en augmentation constante. Depuis 1996 les régions du grand nord de la France apparaissent particulièrement touchées ; les régions méditerranéennes connaissent, elles, une évolution particulièrement préoccupante. L’analyse, menée au niveau des bassins d’emplois, montre un processus d’épidémisation de l’obésité touchant près d’un jeune homme sur cinq dans la majorité des zones d’emploi en France.

Dans la Région des PAYS de LA LOIRE, la tableau de bord régional de la santé 2007 note que la prévalence régionale de l’obésité est de 11,5 % pour les plus de 15 ans ( elle a pratiquement doublé depuis 1997) et se situe chez les jeunes de 12 à 25 ans entre 8 à 11 %.

Dans le Département SARTHE, selon les chiffres les plus anciens l’augmentation de la prévalence à l’obésité serait particulièrement sensible dans le nord et l’est du département. Le phénomène serait d’ailleurs plus particulièrement marqué dans les zones de population connaissant certaines formes de précarisation, l’état nutritionnel dépendant aussi de facteurs sociaux.

Les causes de l’obésité paraissent multiples : sédentarisation, consommation excessive de lipides, déstructuration des comportements alimentaires par le grignotage et la consommation excessive de boissons sucrées, conditionnements alimentaires propices à l’augmentation des consommations. Des inquiétudes plus fortes se font jour concernant l’obésité des enfants : la prédisposition de certains d’entre eux pourrait être renforcée par une alimentation trop protéinique et une insuffisance d’activité.

L’obésité est associée à des complications physiologiques et est facteur de surmortalité. A ce titre je souhaite connaître votre point de vue sur les moyens qui pourraient être développés pour la prévenir.

Deux propositions

Les enfants et les adultes sont particulièrement sensibles à la publicité et de nombreuses entreprises « alimentaires » n’hésitent pas à promouvoir la consommation de produits « très » sucrés ou salés. Si la loi de 9 août 2004 a prévu à son article 29 (devenu l’art. L. 2133-1 du Code de la Santé Publique) que les messages publicitaires télévisés ou radiodiffusés en faveur de boissons avec ajouts de sucres, de sel ou d’édulcorants de synthèse et de produits alimentaires manufacturés, émis et diffusés à partir du territoire français et reçus sur ce territoire, doivent contenir une information à caractère sanitaire, (la même obligation d’information s’imposant aux actions de promotion de ces boissons et produits), les évaluations faites de l’efficacité de la mesure montrent que les messages ne sont pas clairement perçus par les spectateurs comme étant émis à titre de mises en garde. De plus l’analyse des messages pendant les programmes dédiés aux enfants montrent que l’importance et la répétition de publicités émises est de nature à tenir en échec tout message de prévention.

 1) Aussi au même titre qu’il existe une interdiction de publicité en faveur du tabac, je souhaiterais que soit envisagée une limitation de la publicité en faveur des produits alimentaires dont les spécifications de composition ou l’excès de consommation pourraient concourir à l’obésité.

 2) De plus, je suggère que ces mêmes entreprises productrices ou transformatrices qui tirent d’importants bénéfices de la vente de produits, dont les principales « qualités » alimentaires sont quasi exclusivement d’être très sucrées, salées ou riches en lipides, soient sollicitées pour financer des actions de prévention et des activités sportives au profit des jeunes dont les Départements et les Régions[[Les articles L.1423.2 et L.1424 du Code de la Santé Publique fixent respectivement le les compétences des départements et des régions dans le secteur de la santé : les départements peuvent, dans le cadre de conventions conclues avec l’Etat, participer à la mise en oeuvre des programmes de santé définis en application du titre Ier du livre IV de la première partie du CSP, notamment des programmes de dépistage des cancers ; les régions peuvent, elles, définir des objectifs particuliers à la région en matière de santé. Elles peuvent élaborer et mettre en oeuvre les actions régionales correspondantes en informant le représentant de l’Etat dans la région sur le contenu de ces actions et les moyens consacrés.]] pourraient au titre de leur compétences être chargées. Comme cela a été souligné par l’étude citée, les régions, au niveau des habitudes alimentaires et de consommation d’alcool, et les bassins d’emplois, en terme de modes de vie et d’indicateur sanitaires, constituent des zones assez homogènes ; peut être serait il opportun de confier ou d’associer fortement les collectivités régionales et départementales à la prévention et à la lutte contre l’obésité. Une connaissance de proximité des populations à risque et la capacité à monter des réseaux de soins adaptés aux réalités locales sont, me semble t’il, de solides arguments pour envisager leur participation à la prévention et à la lutte contre l’obésité

Vous remerciant de votre attention et restant à votre disposition, je vous prie de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de mes salutations les meilleures.