Lundi 18 octobre, Jean-Christophe CAMBADELIS, député de Paris et secrétaire national du Parti Socialiste chargé des relations internationales était au MANS à l’invitation de Marietta KARAMANLI et de la fédération du PS de la Sarthe pour y présenter son dernier ouvrage sur la politique étrangère du Président de la République. Une cinquantaine de militants étaient présents pour y discuter de cette politique « extérieure » qui s’avère être le prolongement de la politique intérieure du Président UMP Selon JC CAMBADELIS « Nicolas Sarkozy a trouvé dans la politique étrangère une sorte de prolongement de sa politique intérieure, fondé sur le primat de la « famille occidentale » et du maintien de l’ordre légitimé par les « valeurs ». Il a pris ainsi le contre-pied de toute une tradition française ». Une discussion de fond pour comprendre les enjeux et préparer l’alternance.
Le journal LIBERATION a rendu compte de cette rencontre dans son édition du 22 octobre 2010 sous la plume de DAVID REVAULT D’ALLONNES, envoyé spécial au Mans.
Son article est publié à la suite et peut être retrouvé sur le site internet de LIBERATION.
Le livre de Jean-Christophe CAMBADELIS a pour titre « Dis-Moi Où Sont Les Fleurs », qui est aussi le titre d’une chanson de Marlene Dietrich « Sag Mir Wo Die Blumen Sind ».
Extrait « Dis-moi où sont les hommes Où sont-ils passés? Dis-moi où sont les hommes Qu’est-il arrivé? Dis-moi où sont les hommes Ils sont partis, la guerre commence Quand comprendra-t-on? Quand comprendra-t-on? »
L’ouvrage est édité par l’ « Encyclopédie du Socialisme », 12 avenue Malesherbes 75009 Paris.
Le compte-rendu de ce déplacement dans le Journal LIBERATION
L’ombre de DSK dans le sillage de Cambadélis
PS . En promotion pour son livre, le lieutenant de Strauss-Kahn veille aux intérêts de son champion tout en espérant accéder à la tête du parti.
Par DAVID REVAULT D’ALLONNES Envoyé spécial au Mans
C’est sa tournée ! Un véritable tour de France des fédérations du PS qu’a entrepris ce mois-ci Jean-Christophe Cambadélis, premier lieutenant de Dominique Strauss-Kahn : pas moins d’une cinquantaine d’étapes, entre débats militants et fêtes de la Rose. Officiellement, il ne s’agit, par ce marathon, que de promouvoir son dernier ouvrage, Dis-moi où sont les fleurs(l’Encyclopédie du socialisme), charge en règle contre la politique étrangère de Nicolas Sarkozy. Un alibi en béton. Mais aussi une trop belle occasion de veiller, sans en avoir l’air, aux intérêts de son champion. Voire aux siens propres. «Jospin, avant la présidentielle de 1988, avait fait un tour de France, rappelle Cambadélis. Ça lui permettait de mobiliser les gens et de tester des problématiques.» C’était avant que François Mitterrand ne se déclare candidat€¦
Etrillage.
Lundi soir, le secrétaire à l’international était donc au Mans (Sarthe) pour une discussion avec les militants. En l’absence de Stéphane Le Foll, patron de la fédération et bras droit de François Hollande, opportunément retenu au Parlement européen, c’est la strauss-kahnienne Marietta Karamanli qui se charge de l’accueil. Mais pas question, bien sûr, d’une insidieuse campagne pro-DSK :
«Il a insisté pour que ce soit une rencontre avec les camarades en tant que secrétaire international», précise la députée.
Avant de concéder : «Il joint l’utile à l’agréable. Les gens savent bien où Jean-Christophe se situe€¦»
Pas un mot de travers, pourtant, pour vanter les charmes de son champion. Après un verre de cidre, le député de Paris, face à une trentaine d’adhérents, se cantonne à un étrillage de la diplomatie sarkozienne, continent par continent.
Mais en ombre américaine, c’est encore et toujours la figure du directeur général du FMI qui se dessine. Morceaux choisis : «Il y a une alternative dans les domaines intérieur et extérieur» ; «Nicolas Sarkozy a décidé de faire de l’international son point fort pour montrer qu’il est un homme d’Etat et que les autres, face à lui, ne font pas le poids.» Le message, quoique subliminal, est limpide. Même si «Camba», après coup, niera en bloc : «DSK n’a pas annoncé sa candidature. J’indique simplement l’urgence pour la France d’avoir un président à la hauteur des enjeux auxquels elle est confrontée€¦»
Intentions. Mais alors que l’impatience des socialistes grandit quant aux réelles intentions du favori des sondages, la question ne manque pas d’arriver sur le tapis. Après celles des militants sur le cas Kouchner ou «les priorités internationales de notre candidat», c’est Daniel, partisan de Hollande, qui la pose : «Sarkozy avait-il la possibilité de s’opposer à la nomination de DSK au FMI ?» Réponse ferme de Cambadélis : «Dominique l’a dit à la télé : « Nicolas Sarkozy ne m’a pas nommé. Il aurait pu s’y opposer, il ne l’a pas fait ! »» Daniel, pas convaincu : «Ã‡a pose quand même quelques questions !» Et de glisser, en aparté : «Y’a un loup quelque part€¦»
Mais où se cache-t-il ? A voir Cambadélis discourir sous les affiches de la campagne d’adhésion au PS Maintenant, j’y vais et une horloge où l’heure politique, inexorablement, tourne, on comprend qu’il chasse, aussi, pour lui-même. «Où pourrais-je être le plus utile ? Pas en me chamaillant avec mes copains pour savoir si je dispute les primaires parce que je le vaux bien», explique-t-il.
Alors que nombre de ses camarades songent déjà à leur maroquin pour 2012 et que les places s’annoncent chères, le député mise sur un autre cheval : la succession d’Aubry. «Si Martine, d’aventure, accédait à d’autres responsabilités, je crois avoir l’expérience et les épaules pour me consacrer à cette immense tâche. D’autres s’intéressent aux primaires ou aux futurs ministères. Il faut bien que, pendant ce temps, quelqu’un garde la maison€¦» Et d’égrener ses avantages supposés :«Tout le monde sait que je ne serai pas candidat à la présidentielle.» Et encore : «Je ne roulerai pour personne.»
Il est permis d’en douter.