« Assemblée parlementaire Franco-allemande, une assemblée unique pour faire progresser l’Union européenne et préparer des initiatives communes dans les domaines de la défense, des migrations, ou encore du changement économique par l’intelligence artificielle » par Marietta KARAMANLI

Le 23 septembre 2019 j’ai participé à Berlin à une réunion de l’Assemblée Parlementaire Franco-allemande, nouvelle institution créée par les deux assemblées parlementaires que sont le Bundestag (Allemagne) et l’Assemblée Nationale (France).

J’en suis membre au titre du groupe socialiste et apparentés.

A l’occasion de sa réunion dans la capitale allemande je suis intervenue pour défendre le principe de travaux en communs visant la paix et la défense, les inégalités, trop souvent considérées comme des sujets exclusivement relevant des politiques nationales, les migrations ou encore les enjeux et défis posés par ce qu’on appelle l’Intelligence artificielle (IA) notamment au plan économique et des droits.

Vous pouvez retrouver mon intervention du Bundestag (et non de l’Assemblée Nationale), toutes les interventions en allemand y sont traduites

https://www.bundestag.de/fr/?videoid=7390348#url=L21lZGlhdGhla292ZXJsYXlfZnI=&mod=mod627284

 

 

Le texte ayant servi de base à mon intervention au sein de la nouvelle institution parlementaire Franco-Allemande

Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Cher-s Collègues,

C’est un immense honneur et plaisir d’être ici.

Le traité d’Aix la Chapelle fixe comme sujet premier de coopération renforcée une politique étrangère et de sécurité commune tant au plan européen (art 1) qu’entre les deux États (art 2).

Ce texte qui a suscité des réactions favorables et défavorables, est là.

Il définit un cadre politique dont les partis et citoyens doivent s’emparer et qu’ils doivent faire vivre pour « embarquer », si j’ose dire, le plus de monde vers plus de progrès.

Rappeler le sens initial du projet européen et redonner du sens à l’Europe vont de pair.

La paix et la sécurité sont au cœur de projet européen.

L’« Europe » faisait partie des idées de la résistance européenne contre les régimes totalitaires et notamment le national socialisme au 20ème siècle.

Des solutions européennes communes ont alors été considérées comme une condition essentielle pour assurer la paix et le développement économique.

Aujourd’hui tous les grands défis auxquels nos Pays et l’humanité sont confrontés ont une dimension européenne y compris la lutte contre les inégalités trop souvent perçue comme un sujet de politique national.

Nous défendons le principe d’une Europe qui défend la paix et qui sait se défendre.

La sécurité dans et hors nos frontières est au cœur des préoccupations de nos concitoyens.

Le Monde change vite et sans qu’on n’appréhende le sens de ce qui s’y passe.

S’agissant de notre défense, elle suppose des moyens communs mais il lui faut d’abord de vraies orientations partagées sur la base d’une évaluation des priorités et des enjeux.

Une Europe de la Défense passera un jour par une zone de défense européenne qui sera, je pense, une initiative de nos deux pays.

Il faudra une méthodologie et un dialogue opérationnel auxquels notre assemblée commune peut contribuer.

Par ailleurs ne pas parler du défi des migrations serait un non-sens tant la politique de celles-ci est une composante de nos relations internationales, de la conception que nous nous faisons du droit des personnes et un élément économique des échanges.

S’agissant des migrations humanitaires, il faut de la solidarité pour que les pays plus exposés aient le réel sentiment qu’ils participent à une frontière commune.

Concernant les migrations à dominante économique, aucune règle commune n’est fixée au sein de l’UE… il faudra bien à un moment proposer un cadre commun pour celles-ci…nous pouvons apporter, là encore, une pierre à son élaboration.

Je conclurai en évoquant brièvement le travail commun que nous envisageons en matière d’intelligence artificielle définie comme processus d’adaptation autonome fondé entre autres sur des algorithmes. Si celle-ci est une opportunité, elle fait craindre concentration des activités et perte d’emplois qualifiés.

Ne nous trompons pas de débat aujourd’hui nous sommes là car nous souhaitons bâtir une puissance publique démocratique et sociale nouvelle, capable de plus et mieux réguler la mondialisation et ses défis.

Merci de votre attention.

Marietta KARAMANLI

 

Source image : capture d’image de la vidéo de la réunion depuis le site du Bundestag