Dans une question écrite parue au journal officiel le 11 janvier 2011, j’ai interrogé le ministre de l’éducation nationale sur les résultats des élèves en France tels que mesurés par une enquête internationale. Les constats de celle-ci sont que les écarts se creusent entre bons et moins bons élèves dans notre pays et ce du fait d’inégalités sociales. Par ailleurs les bons résultats observés dans plusieurs pays sont liés aux moyens mis en oeuvre et à la recherche de la réussite du plus grand nombre par la mise à niveau des élèves notamment en ne recourant pas au redoublement.
Au moment où l’éducation nationale subit une politique de réduction des moyens sans précédent, ces constats devraient pousser le gouvernement à préserver le consensus national autour de la priorité à l’école. Concernant notre département, j’ai pris plusieurs initiatives en direction de l’Etat demandant un réexamen des décisions prises. Je vous en ferai part prochainement.
Marietta KARAMANLI
Marietta KARAMANLI à la manifestation départementale de défense du service public de l’éducation nationale le samedi 22 janvier 2011
Question publiée au JO le : 11/01/2011 page : 117
Texte de la question
Mme Marietta Karamanli attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur les résultats d’une nouvelle étude PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), menée auprès d’un demi-million d’élèves de 15 ans dans 34 pays de l’OCDE (et 41 autres pays ou grandes villes).
Le score moyen dans les pays de l’OCDE est de 493 pour la compréhension de l’écrit, de 496 pour les mathématiques et de 501 pour la science. Avec des scores de respectivement 496, 497 et 498, la France se situe dans le peloton du milieu, aux côtés de l’Irlande, du Danemark, du Royaume-uni, de l’Allemagne (497-513-520) ou de la Suède (497-494-495), pas très loin des États-unis (500-487-502). Deux constats peuvent être faits.
Les pays les mieux classés mettent l’accent sur l’éducation depuis des années, avec un fort consensus pour réduire les inégalités et des moyens conséquents pour le faire.
Les chiffres publiés mettent aussi en évidence que les écarts se creusent entre élèves en France. Le nombre de très bons élèves (pour la compréhension de l’écrit) est supérieur à la moyenne de l’OCDE, le nombre d’élèves en grandes difficultés aussi. Il y a 5 % de plus d’élèves en difficulté en 2009 par rapport à 2000, contre + 1,6 % pour le nombre d’élèves très performants.
Les résultats des études PISA mettent en évidence une nouvelle fois la performance de systèmes éducatifs qui tentent de mettre tous les élèves au même niveau.
À l’inverse les pays ayant les taux de redoublement les plus élevés sont ceux où l’impact des inégalités sociales est le plus marqué à l’école. Un constat analogue peut être fait pour l’organisation de filière, les systèmes orientant les élèves dès 15 ans en fonction de leurs capacités n’apparaissant pas comme étant les plus performants. Elle lui demande donc de quelle façon le Gouvernement entend agir plus efficacement pour prévenir une telle situation et quelles mesures il entend prendre en matière d’organisation, de moyens et de réformes graduelles et effectives pour améliorer la situation des élèves et leur capacité à utiliser des connaissances acquises et à exploiter les savoirs, ce que mesure globalement l’enquête PISA.