Pour une prison plus efficace et plus humaine

Marietta KARAMANLI a visité la Maison d’arrêt du Mans le jeudi 21 novembre. Elle témoigne de ce qu’elle a vu et s’inquiète de l’absence de moyens pour que les peines d’emprisonnement soient efficaces. Pour elle, la prison enferme mais lutte mal contre la délinquance !


J’ai visité la Maison d’Arrêt du Mans qui est un établissement ancien. Cet établissement reçoit 152 détenus pour 60 places soit 1 place pour plus de 2 détenus. Il y existe encore des dortoirs et des cellules de 6 m2 pour 3 prisonniers. En 2009 elle devrait fermer au profit d’un nouvel établissement.

La direction et les 37 surveillants font de leur mieux pour gérer la pénurie et éviter l’agressivité née de la promiscuité courante.

Les détenus, des hommes, sont jeunes. Les causes de détention sont pour 22 % la délinquance routière, 20 % la violence dont les violences familiales, 20% les vols, 9 % les infractions liées aux stupéfiants, 7 % les délits sexuels.
Autrement dit ce sont les auteurs d’une violence de proximité avec beaucoup de manifestations de misère et de souffrance psychologique.

La lutte contre la récidive devrait être une priorité d’action mais là encore les moyens de préparation à la sortie, y compris par le travail, apparaissent insuffisants. Les peines alternatives à l’emprisonnement sont encore peu développées en direction de ceux qui ont le plus les moyens de comprendre le sens de leur peine. En 2007 la prison enferme les délinquants mais lutte mal contre la délinquance.