Dans une lettre en date du 18 mai 2020, j’ai attiré l’attention du ministre de la Culture sur la situation des nombreux groupements, associations, compagnies, ateliers et écoles d’arts et de spectacles vivants qui font face aux difficultés économiques et humaines nées de la crise sanitaire, tant au plan national que local.
Si j’ai noté que de premières mesures avaient « ont été annoncées par le Gouvernement (neutralisation de la période du seul confinement pour calcul de la période de référence ouvrant droit à assurance chômage et à droits sociaux pour les intermittents, versement du chômage partiel, adaptation des règles de versement des subventions aux associations…). »
Je m’interroge sur les effets de la crise qui « vont être durables pour ce secteur tant à raison des mesures de protection sanitaire qui continuent et continueront d’être en vigueur que des modifications probablement durables dans les programmations, les activités artistiques et culturelles de nos concitoyens et la limitation des crédits des collectivités et entreprises partenaires.
J’ai fait plusieurs suggestions et propositions au ministre.
La première vise les mesures à prendre pour les intermittents du spectacle
« Dans ces conditions l’emploi des intermittents du spectacle doit être une priorité. Un fonds spécial en vue d’aide les professionnels et l’ensemble du secteur y compris non marchand devrait être activé.
La deuxième concerne le financement des mesures à prendre. Je propose la taxation des grands du Net.
J’indiquais « Il pourrait être financé par la taxation des géants du numérique (GAFA pour Google, Apple…), que cette dernière se fasse au seul plan national ou au plan international. La crise rend cette taxation d’autant plus légitime que les revenus de ces GAFA, globalement peu ou pas taxés, proviennent, entre autres, de la vente de produits culturels dont ils tirent un large profit. De plus certaines propositions ont été formulées par les organisations représentatives des entreprises et organismes du secteur et celles des personnels qui visent à compléter au-delà des droits acquis au moment du début de la crise et à prolonger sur une période utile les droits des interprètes et techniciens du spectacle. Elles doivent être, me semble-t-il, prises en compte. »
La troisième vise à compenser partiellement les pertes sur la base d’un bilan objectivé et valorisé.
« il conviendrait de s’inspirer de l’exemple de certains pays voisins qui, pour éviter une dégradation durable du paysage culturel et contribuer au maintien de la diversité culturelle ont décidé de compenser les pertes de revenus habituels ou attendus (billetterie, location, aides non versées, coûts supplémentaires liés directement à la crise comme le report et annulations des engagements hors autres indemnités) de ces acteurs culturels. »
Enfin j’ai demandé que l’Etat soit la garant d’une équité de traitement entre collectivités
Je souhaite ainsi que des solutions pratiques et équitables (notamment par l’harmonisation de traitement au plan local des engagements pris) puissent être trouvées pour l’ensemble du secteur en lien avec les collectivités territoriales qui accompagnent ces acteurs et créateurs culturels et artistiques.
J’ai fait part de ma démarché aux compagnies, groupements et associations du département qui m’avaient saisie de leurs difficultés et leur ai proposé d’échanger sur cette question O combien importante !
La culture c’est évidemment les créations, les spectacles, les représentations et expositions, mais aussi l’initiation, la formation, le partage avec et à l’attention des amateurs et de tous nos concitoyens.
J’entends bien supporter les mesures qui devront être prises pour maintenir ce secteur essentiel à la fois au plan économique, social et artistique!
Marietta KARAMANLI
Source image : Wikimédia commons, « Art Buff » by Banksy, Robert Zozmann / Folkestone – 2014 /