« Politiques des sports en temps de crise, reconnaître l’activité physique et le sport comme des éléments d’une politique de santé ; aider tous les acteurs, à développer des actions et des ressources pour les faire pratiquer » par Marietta KARAMANLI

Le 25 janvier 2022 je suis intervenue en séance publique devant l’Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe où je représente l’Assemblée Nationale pour y évoquer la place et le rôle des activités physiques et du sport pendant la crise sanitaire.

Un rapport y était présenté formulant des recommandations à l’égard du monde olympique pour harmoniser les mesures de protection des sportifs et du public en temps de compétitions et de grandes réunions et aussi garantir un financement pérenne.

Mon propos  a rappelé la nécessité de considérer qu’activités physiques et sport(s) participent d’une politique de prévention de la santé en luttant contre la sédentarité (que la pandémie elle-même a encouragée) et, à ce titre, ils ne doivent pas être vus comme des éléments extérieurs d’une politique en faveur de la santé mais en être un pivot.

J’ai plaidé pour que d’autres politiques publiques les prennent mieux en compte : ainsi les espaces urbains et les aménagements qui doivent être réalisés et accessibles au plus grand nombre, et notamment dans les quartiers populaires ; parallèlement il faut aider les acteurs, écoles, clubs, à tous niveaux, éducateurs, bénévoles, universités, collectivités, à développer par la formation et la recherche des actions et des ressources pour faire aimer et pratiquer activité(s) physique(s) et sport(s).

Mon intervention vidéo sur le site de l’APCE / Conseil de l’Europe

Voici le texte de mon intervention, à retrouver aussi sur le site de l’APCE

Bonjour Madame la Présidente,

Mes chers collègues,

Je souhaite tout d’abord remercier notre collègue rapporteur pour ses propositions, s’agissant des politiques du sport en temps de crise. Il inscrit ces recommandations dans une double dimension : inclure le sport dans le cadre des plans de relance et dans le développement durable.

Dans le premier cas, la relance doit donc s’adresser au secteur sportif, tant industriel et de services qu’amateur et de loisirs – j’allais dire de plaisir. Le rapport formule des demandes à l’égard du monde olympique pour harmoniser les mesures de protection des sportifs et du public en temps de compétitions et de grandes réunions et aussi garantir un financement pérenne.

Je ferai deux observations au nom de mon autre groupe.

D’abord, des constats opérés : une première observation est que le sport – et activité physique – participe à une politique de santé. Il De plus, il contribue aux relations sociales par l’implication personnelle et physique qu’il requiert et les interactions humaines auxquelles il incite. À ce titre, les activités extérieures simples comme la marche, le vélo, ont connu un développement sans précédent ; de nouvelles catégories de personnes, femmes et jeunes, notamment, les ont pratiquées.

Il convient donc de prendre en compte ces changements : les espaces urbains qui doivent mieux prendre en compte les besoins ; des aménagements qui doivent être réalisés et accessibles au plus grand nombre, et notamment dans les quartiers populaires ; un suivi des investissements faits ; et un indicateur de l’amélioration de la santé lié – ou corrélé, en tout cas – devrait pouvoir être imaginé et mis en œuvre, donnant à voir les progrès et les encourager.

Ma deuxième observation est que si l’accès au sport et à l’activité physique du plus grand nombre est un enjeu de société, pendant et hors crise, il ne se suffit pas à lui-même pour s’imposer à toutes et tous. La pandémie a pu faire naître, chez bon nombre de personnes, une réticence, une démotivation. Il faut donc aider les acteurs, écoles, clubs, à tous niveaux, éducateurs, bénévoles, universités, collectivités, par la formation et la recherche du haut niveau, à développer des capacités, des actions et des ressources pour faire aimer l’activité physique.

Enfin, certains pays européens ont mis au point des modèles et des bonnes pratiques qui peuvent servir d’études de cas, avec d’importants mécanismes de consultation, dans le cadre desquels les enfants et les jeunes participent activement à la planification et à la mise en œuvre des programmes qui les concernent.

Voilà ce que je voulais rappeler au nom de notre groupe, qui soutient fortement ce rapport. Je tenais d’ores et déjà à présenter mes félicitations.

Merci.

Marietta KARAMANLI