« CHYPRE au cÅ“ur de l’Europe, CHYPRE un mur à faire tomber » par Marietta KARAMANLI (1)

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A l’Assemblée Nationale je préside le groupe d’amitié France-Chypre.
CHYPRE et un Etat membre de l’Union européenne. Il est formé par l’île du même nom à l’est de la mer Méditerranée,
CHYPRE est la patrie partagée d’environs 800 000 Chypriotes d’origines diverses : grecs, turcs, arméniens, maronites, catholiques romains ou juifs. C’est aussi un Etat qui a réussi son adhésion à l’Union européenne le 1er mai 2004 mais sur lequel pèse la contrainte d’une partition née d’une occupation étrangère. En effet la partie nord a été envahie et est occupée depuis 1974 par l’armée turque. La République de Chypre est la seule internationalement reconnue. Elle dispose d’un siège à l’ONU et est membre de l’Union européenne (UE). Elle est réputée exercer sa souveraineté sur l’ensemble de l’île cependant elle ne contrôle en pratique que la partie méridionale. Cette partie est autoproclamée République turque de Chypre du Nord (RTCN) et n’est reconnue que par la Turquie. Cette dernière partie est peuplée par des Chypriotes d’origine turque, et des Turcs issus de la politique de colonisation organisée à partir de 1974. La ligne de séparation entre le Nord et le Sud est dénommée la Ligne verte et est placée sous le contrôlée de troupes de l’ONU.
Comme nous l’écrivions avec mes collègues Bernard DESFLESSELLES et Gérard VOISIN en 2008 dans notre rapport sur les perspectives de règlement de la question chypriote « Le temps accentue la séparation entre les communautés et rend plus difficile la réunification. Les jeunes ne se connaissent plus et n’apprennent plus la langue de l’autre. Les deux communautés vivent de plus en plus dos à dos, même si c’est dans le calme et sans heurts interethniques. Or la division pèse lourd et le statu quo s’avère dangereux à terme. La tragédie du passé continue de s’imprimer non seulement à travers la séparation d’une zone tampon et des visites nostalgiques dans les anciennes maisons de famille occupées dans des conditions litigieuses, mais aussi dans la poursuite du déminage et la recherche ». Très concrètement CHYPRE est partagée en deux par un mur, le dernier qui subsiste en Europe.
En début d’année 2011, le 18 janvier exactement, j’ai organisé à l’Assemblée Nationale un colloque sur « Les 50 ans de la République de CHYPRE ». Cette manifestation était placée sous le Haut patronage du Président de l’Assemblée Nationale. Après le propos introductif de Kornelios Korneliou Ambassadeur de Chypre en France les thèmes évoqués étaient :
1) «Les relations entre Chypre et la France dans le monde méditerranéen sous ses aspects culturels, patrimoniaux et politiques » y participaient notamment Constantin Costa Gavras, cinéaste, le président de la communauté chypriote de France Evagoras Mavrommatis, Jean-Claude Landré, conseiller général d’Indre-et-Loire et Patrick Devedjian, ancien ministre et député des Hauts-de-Seine et 2) « La situation géopolitique de Chypre et son rôle dans l’Union européenne», y contribuaient Andréas Mavroyiannis, représentant permanent de Chypre à l’UE, Jean Catsiapis, Maître de conférences à l’Université de Paris-X Nanterre,Yiorgos Lillikas, ancien ministre chypriote des Affaires étrangères et André Rouvière, ancien président du groupe d’amitié France- Chypre au Sénat. Alain Vivien ancien secrétaire d’état et initiateur du groupe d’amitié France Chypre à l’assemblée nationale fut le modérateur de l’ensemble des débats.
Je reviendrai prochainement sur cette manifestation qui a rassemblé près de 200 personnes et que j’ai souhaité être le ferment d’une implication de chacun des participants à comprendre la République de CHYPRE, à la faire connaître et à élaborer une solution à la question chypriote encore en suspens !


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Le texte de mon intervention d’introduction au colloque « Les 50 ans de la République de CHYPRE »

Vos excellences Messieurs les Ambassadeurs d’ARMENIE, de CHYPRE, de GRECE et de MALTE en France.
Mesdames et Messieurs les membres du Corps Diplomatique représentants de l’ARMENIE, de CHYPRE, de la SLOVENIE, de la SLOVAQUIE, de la République TCHEQUE.
Messieurs les ministres et anciens ministres.
Mesdames et Messieurs les participants.
Mes cher(es) collègues sénateurs (trices) et député(e)et chers amis(e),
Je souhaite aussi saluer le Président ACCOYER qui a accepté de patronner cette journée.
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Organiser un colloque sur les cinquante années de la République Chypriote est un plaisir !
C’est l’occasion d’évoquer un Etat récent qui joue en 2011 un rôle important en Europe et en Méditerranée.
C’est l’opportunité de rassembler des chypriotes et des amis de Chypre.
C’est le moment rêvé d’apprendre, de comprendre et peut-être aussi de prendre un élan pour agir de concert.
Je voudrais en quelques mots aborder le passé et le présent de CHYPRE avant de vous laisser la parole.
Le passé
L’histoire ancienne de CHYPRE inspire non seulement le rêve mais aussi l’action.
La mythologie en fait le berceau d’Aphrodite, il n’y a peu à ajouter à une telle image !
L’histoire antique en fait aussi le dernier endroit où vécut SOLON un des 7 sages de la GRECE antique et un des pères de la démocratie grecque donc de la démocratie occidentale.
L’histoire tout court fait de CHYPRE une île qui a connu des influences multiples et variées : grecs anciens, romains ; arabes, Eglise latine, Francs, Vénitiens, Ottomans, Anglais€¦etc
C’est aussi un pays qui a conquis son indépendance malgré les grandes puissances qui entendaient s’y opposer ou s’y sont affrontées.
Le présent
C’est aujourd’hui la patrie partagée de Chypriotes d’origines diverses : grecs, turcs, arméniens, maronites, catholiques romains ou juifs.
C’est aujourd’hui aussi un Etat qui a réussi son adhésion à l’Union européenne le 1er mai 2004 mais sur lequel pèse la contrainte d’une partition née d’une occupation étrangère.
Comme nous l’écrivions avec mes collègues Bernard DESFLESSELLES et Gérard VOISIN en 2008 dans notre rapport sur les perspectives de règlement de la question chypriote « Le temps accentue la séparation entre les communautés et rend plus difficile la réunification. Les jeunes ne se connaissent plus et n’apprennent plus la langue de l’autre. Les deux communautés vivent de plus en plus dos à dos, même si c’est dans le calme et sans heurts interethniques. Or la division pèse lourd et le statu quo s’avère dangereux à terme. La tragédie du passé continue de s’imprimer non seulement à travers la séparation d’une zone tampon et des visites nostalgiques dans les anciennes maisons de famille occupées dans des conditions litigieuses, mais aussi dans la poursuite du déminage et la recherche des personnes disparues. ».
Sur tous ces points nous aurons l’occasion de discuter et revenir.
Avant de conclure cette brève introduction, je souhaite me féliciter de l’excellence des relations politiques entre la France et la République de Chypre.
A ce titre je me plais à rappeler, moi qui suis députée Française et qui aime la France pour sa langue, que la République de CHYPRE est à bien des égards un modèle de francophonie et de francophilie. Chypre est ainsi un membre associé de l’Organisation internationale de la Francophonie et elle compte un grand nombre d’étudiants qui y étudient le Français.
Je souhaite donc que cette journée d’études, d’échanges puisse être le ferment d’une implication de chacun des participants

 à comprendre la République de CHYPRE,

 à la faire connaître
Et

 à élaborer une solution à la question chypriote encore en suspens.
A tous un grand merci et une excellente journée !
Avant d’entrer dans le vif de nos échanges je souhaite, ici, remercier Monsieur DELANNOY sans qui cette rencontre n’aurait pu avoir lieu et qui a su mettre toute son expérience et son savoir au service de notre plaisir et de notre travail à venir€¦