Horaires des TER : Marietta KARAMANLI écrit au Président de la SNCF

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J’ai écrit au Président de la SNCF pour m’inquiéter des trop nombreuses difficultés rencontrées par les usagers de la SNCF sur les lignes TER desservant Le Mans et la Sarthe.
Depuis de nombreux mois, ces usagers connaissent des difficultés, retards importants et annulations, les conduisant à ne pas être à l’heure à leurs activités et à devoir gérer les complications qui en résultent. De nouveaux problèmes apparaissent avec l’annonce de modifications d’horaires à compter de décembre prochain. J’en ai recensé quelques uns. Ces questions traduisent quatre dysfonctionnements : une absence de concertation avec les usagers concernés (lycéens et salariés notamment quand ils sont nombreux), une insuffisance de conception des horaires notamment quand ces mêmes usagers ne peuvent arriver à l’heure ou partir à temps des lieux où ils étudient ou travaillent, un défaut de coordination avec les autres collectivités organisant les transports au plan local enfin la faiblesse des explications données pour justifier de modifications qui obligent les personnes à changer leur organisation de travail et de vie.
J’ai demandé des explications, des mesures de correction des décisions annoncées, des améliorations concrètes enfin j’ai adressé copie de ma lettre aux Présidents des Régions concernées et au Président de Le Mans Métropole.
Je serai attentive aux réponses faites, aux précisions apportées et surtout aux améliorations indispensables face à des dysfonctionnements qui mettent en colère les usagers, colère que je comprends et partage!


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L’intégralité de mon courrier au Président de la SNCF

Monsieur Le Président,

Je me permets d’attirer votre attention sur les difficultés rencontrées par les usagers de la SNCF sur les lignes TER desservant Le Mans et la Sarthe

Depuis de nombreux mois les lycéens et les salariés empruntant ces lignes connaissent des retards importants et des annulations les conduisant à ne pas être à l’heure à leurs activités, avec ce qui cela suppose de difficultés à gérer, voire à devoir trouver au dernier moment des solutions alternatives au train et ce à leur charge financière malgré les abonnements dont ils sont titulaires.

Ces difficultés rémanentes connaissent un nouvel épisode avec les changements d’horaires annoncés comme applicables à partir de décembre 2011.

Les difficultés sont très nombreuses.

Je n’en citerai que quelques unes.

Sur la ligne Paris-Le Mans les liaisons entre Le Mans et Nogent-Le Rotrou sont insuffisantes et inexistantes après 19 heures au départ du Mans. A compter de décembre prochain les départs des liaisons entre Connerré €“Beillé et La Ferté-Bernard seront, en début et fin de journée, décalés obligeant à de plus fortes amplitudes d’absence de leurs domicile et familles, les lycéens. Entre Le Mans et Champagné les départs seront décalés dans le sens de trains partant plus tôt le matin et plus tard le soir au retour, ce qui pénalise notamment les salariés venant à Champagné pour travailler. De plus sur cette même portion les liaisons le samedi seront elles aussi avancées au départ le matin et reculées le soir au retour sans desserte dans l’intervalle.

Sur la ligne Caen-Tours desservant Le Mans les départs de liaison sont trop tôt ou trop tard pour permettre aux lycéens d’arriver à temps au lycée (et de suivre les cours) ou à la gare pour avoir le train ; certaines dessertes seraient supprimées ; de plus lycéens et salariés devront attendre entre deux départs du Mans une heure et demi, aucun départ n’étant possible entre 17h30 et 19 heures.

Ces exemples ne couvrent pas l’ensemble des difficultés.

Ils mettent en évidence au moins quatre éléments plus généraux.

Le premier est l’absence de concertation avec les usagers et notamment le public régulier €“ lycéens et leurs familles, salariés. Peut-être aurait-il été possible de mener des enquêtes ciblées en amont directement auprès des établissements scolaires les plus importants et des entreprises et collectivités locales du bassin de vie, ce qui ne semble pas avoir été fait. L’existence de comités de ligne est indispensable mais à l’évidence ne suffit pas.

Le deuxième est l’insuffisance de réflexion sur les habitudes de trajet en fonction des horaires proposés. Une arrivée à x h + 55 mns implique nécessairement que les usagers à horaires « d’heure à heure » (comme les scolaires ou les enseignants) auront du mal à être à l’heure (x+1) h 00 mns€¦de la même façon que les usagers finissant à Y heures 00 ne pourront prendre le train de Y + 03 mns sauf à travailler dans la gare même ! Il s’agit là me semble t-il, d’une question de bon sens.

Le troisième est le défaut de coordination entre la SNCF et les autres collectivités organisatrices de transports. Dans un cas, la modification de l’horaire en partance de Connerré vers La Ferté-Bernard se fait sans que l’horaire des bus desservant les communes alentours Connerré ne soit adapté ce qui revient à empêcher les habitants de ces communes de pouvoir venir à la gare autrement qu’en voiture automobile si tant est que les usagers en aient ou puissent les conduire (comme les lycéens). Parallèlement certaines liaisons assurées par les TIS ou la SETRAM paraissent poser problème aux usagers. Le temps mis par un certain nombre de lycéens pour aller à pied, ou en tram avec une partie marche, depuis leur arrivée à la gare multi-modale, les rend très dépendants soit des fluctuations mêmes mineures des horaires de trains ou de bus TIS à leur arrivée.

Le quatrième point est la faiblesse des explications données pour justifier des variations d’horaires somme toute modestes sur le papier mais significatives dans la vie de tous les jours et représentant à la fin d’une année des jours entiers perdus dans des déplacements non optimaux. Si je comprends parfaitement la nécessité d’adaptations qui ne puissent satisfaire tous les usagers, je reste perplexe et en colère contre des raisonnements qui ne tiennent pas compte de l’impact de décisions pour un nombre significatif d’usagers qui n’ont que le service public pour se déplacer.

J’adresse copie de ce courrier à Messieurs les Présidents des Conseils régionaux du Basse-Normandie, du Centre, et des Pays de La Loire ainsi qu’à Monsieur le Président du Conseil Général de la Sarthe et à Monsieur le Président de Le Mans Métropole, chacun étant pour partie concerné par la question de la bonne coordination entre la SNCF et les collectivités et par celle de la bonne articulation des services publics de transports.

Espérant votre attention et restant à votre disposition, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes salutations les meilleures.

Marietta KARAMANLI