Marietta KARAMANLI défend à l’Assemblée du Conseil de l’Europe une politique volontariste de lutte contre le surpoids, problème majeur de santé publique

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Marietta KARAMANLI est membre suppléante de l’Assemblée du Conseil de l’Europe (1).
Elle a présenté une proposition de recommandation visant à l’élaboration d’une politique volontariste des pouvoirs publics en Europe pour prévenir le surpoids et aboutir à une réglementation. Elle entend recueillir la signature de parlementaires de différents pays et de différentes origines pour faire adopter une recommandation dont vous trouverez le texte ci-après. Si vous soutenez son initiative n’hésitez pas à le lui indiquer par un message. Par avance, merci.


1. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’obésité figure parmi les plus graves problèmes de santé publique du XXIe siècle. Sa prévalence a triplé dans de nombreux pays de la région européenne de l’OMS depuis les années 80 et le nombre de personnes touchées continue d’augmenter à un rythme préoccupant, en particulier parmi les enfants.

2. Ces dernières années notre assemblée a adopté une résolution visant à encourager une consommation alimentaire responsable (février 2005) qui a débouché sur une recommandation (octobre 2007) soulignant notamment que cette consommation responsable passait d’abord par une consommation alimentaire saine ; notre assemblée a aussi été saisie d’une proposition de résolution visant à prévenir l’obésité et à faire la promotion d’habitudes alimentaires saines chez l’enfant et l’adolescent ; dès 1994 notre assemblée avait adopté un rapport sur l’alimentation et la santé recommandant d’améliorer les habitudes alimentaires des consommateurs. De façon générale, ces travaux parlementaires ont mis en avant la nécessité d’améliorer l’information et l’éducation nutritionnels, l’intérêt de définir des référentiels de bonne alimentation enfin l’utilité de miser sur la conscience des consommateurs pour faire des choix citoyens.

3. Malgré l’engagement de notre assemblée, les mesures évoquées ou recommandées sont restées limitées alors même l’obésité constitue la plus grande maladie non transmissible au Monde et qu’il y a urgence pour les pouvoirs politiques et les citoyens à réagir.

4. Une politique de lutte globale contre le surpoids et l’obésité et d’accompagnement des personnes en souffrant devrait déjà être définie.

5. D’ores et déjà des organismes publics indépendants ont mis en évidence le risque couru par les enfants d’être atteints de surpoids et d’obésité en Europe et recommander que la publicité sur leur alimentation, en particulier à la télévision, soit totalement revue.

6. Parallèlement des études ont mis évidence que les très grandes entreprises du secteur de la production, de la distribution et la restauration alimentaires ne respectaient pas les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé visant à limiter le recours, dans leurs produits, au sel, au sucre, aux matières grasses, à agir sur la taille des portions individuelles, à promouvoir les conseils aux personnes et à promouvoir ou aider les activités physiques.

7. Pour ces motifs l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe demande au Comité des ministres :

 de faire de la prévention et de l’information contre l’épidémie d’obésité notamment infantile une priorité de l’action publique : il faut prévenir dès l’école, dépister efficacement, donner et diversifier des conseils nutritionnels adaptés, non culpabilisants. Toute notre intelligence collective doit être mobilisée, notamment en direction des plus jeunes.

 d’inviter puis d’inciter et peut-être contraindre les industriels et les distributeurs de l’agroalimentaire à revoir tant la composition de certains de leurs produits (normes de qualité et de santé) que leurs actions d’incitation et de promotion de la consommation des produits jugés peu ou pas sains.

 d’appeler les Etats à limiter la publicité notamment à la télévision en direction des enfants pour les denrées alimentaires trop sucrées, trop salées, trop grasses ou déséquilibrées du point de vue nutritionnel.

 de proposer aux Etats de prendre des mesures pour garantir aux personnes présentant un risque d’obésité et / ou de complications diverses liées à cette pathologie un réel accès à des conseils médicaux et à des soins adaptés.

 d’inciter les Etats à lutter fermement contre les mesures discriminatoires touchant les personnes souffrant d’obésité comme celles dont elles peuvent être victimes dans l’accès aux transports, l’organisation et l’exercice de fonctions au travail, etc€¦

 d’encourager une réflexion d’ensemble pour que notre vie collective quotidienne incite à la pratique d’activités physiques « souples » et moins stressantes. Les transports, l’aménagement des voies urbaines, l’organisation des temps de travail doivent donner la possibilité aux citoyens et aux travailleurs de profiter de leurs déplacements, de leurs pauses et des moments de repos pour se détendre confortablement et se dépenser avec sécurité et confort.

Marietta KARAMANLI

(1) Le Conseil de l’Europe est une organisation distincte de l’Union Européenne. Créé au lendemain de la 2ème guerre mondiale, il regroupe 47 pays. Il a pour objectif de favoriser en un espace démocratique et juridique commun, autour de la Convention européenne des droits de l’homme et d’autres textes de protection de l’individu. Il compte un Comité des Ministres, organe de décision de l’Organisation, composé des 47 Ministres des Affaires étrangères ou de leurs délégués, ayant rang d’ambassadeurs et siégeant en permanence à Strasbourg et une Assemblée parlementaire, organe moteur de la coopération européenne, représentant les 47 parlements nationaux et regroupant 636 membres (318 titulaires et 318 suppléants).
Outre ses débats, l’Assemblée adopte trois types de textes: des recommandations, des résolutions et des avis.
Les recommandations comportent des propositions adressées au Comité des Ministres, dont l’application est du ressort des gouvernements.
Les résolutions reflètent les décisions de l’Assemblée sur des questions qu’elle est habilitée à régler ou l’expression d’opinions qui engagent sa seule responsabilité.
Les avis sont essentiellement formulés par l’Assemblée sur des questions qui lui sont soumises par le Comité des Ministres, telles que l’adhésion de nouveaux Etats membres au Conseil de l’Europe mais aussi les projets de conventions, le budget, la mise en oeuvre de la Charte sociale.