Marietta KARAMANLI « Ma demande à la ministre des transports, de plus de régularité, plus de qualité, plus de transparence et des tarifs plus abordables sur les TGV ( entre Le Mans et Paris) pour les Manceaux et les Sarthois »

Mardi 5 mars j’ai interrogé à l’Assemblée Nationale, lors de la séance des questions orales sans débat, la ministre des transports sur le fonctionnement de la ligne LGV entre Le Mans et Paris et les autres villes de l’Ouest.

Je me suis inquiétée des difficultés répétées, que connaissent les usagers quotidiens ou occasionnels liés aux retards aux causes diverses et variées, aux changements non prévus, à l’information insuffisante ; j’ai rappelé les tarifs toujours très élevés supportés.

J’ai demandé plus de régularité, plus qualité, plus de transparence et aussi des trains plus abordables.

La desserte du Mans est un enjeu pour nos concitoyens, Manceaux et Sarthois mais aussi pour la Ville et le département. Des investissements et des efforts de fonctionnement sont nécessaires sinon le trafic baissera et l’attractivité diminuera…le transport collectif doit rester une priorité…il l’est pour moi et je souhaite une large mobilisation autour de notre avenir ferroviaire.

Marietta KARAMANLI

Assemblée nationale, XVe législature, Session ordinaire de 2018-2019,  Compte rendu intégral, Première séance du mardi 05 mars 2019

TGV entre Le Mans et Paris

Le président. La parole est à Mme Marietta Karamanli, pour exposer sa question, n625, relative au TGV entre Le Mans et Paris.

Mme Marietta Karamanli. Je souhaite appeler l’attention du Gouvernement sur la politique de la SNCF en matière de qualité du trafic des trains à grande vitesse entre Le Mans et Paris, ainsi que vers et depuis d’autres grandes villes régionales.

Les usagers, qu’ils soient réguliers ou occasionnels, constatent un effritement de la qualité de la desserte. Les retards sont nombreux – il y en a eu ce matin encore, ainsi qu’hier – et leurs causes variées : pannes, défauts de signalisation, travaux… Selon une étude publiée par l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières en décembre 2018, sur l’ensemble du réseau, un quart des TGV a connu en 2017 un retard supérieur à cinq minutes. Le service lui-même est aléatoire : remplacement de deux rames dites Atlantique par une rame Duplex ; annulation d’un TGV, assortie de la proposition d’en prendre un autre, sans place assurée mais au tarif fort. Les tarifs sont toujours aussi élevés : le prix d’un billet de TGV pour effectuer le trajet Le Mans-Paris un vendredi matin se situe, pour un adulte ne bénéficiant d’aucune réduction, entre 49 et 63 euros, ce qui met l’aller-retour dans la journée à une centaine d’euros. Les rames d’un même train en provenance ou à destination de Paris circulent souvent à des tarifs différents, alors que le trajet est direct, sans arrêt entre les deux gares.

Je vous demande donc, madame la ministre chargée des transports, de bien vouloir m’indiquer quelles mesures l’État entend prendre afin de garantir que la SNCF, qui est pour l’heure le seul exploitant de trains à grande vitesse sur cette portion de ligne, améliorera la qualité de la desserte et diminuera le prix moyen et le prix médian du billet acheté par les habitants du Mans et de la Sarthe utilisateurs de la ligne LGV. Je souhaiterais aussi savoir si l’État entend demander à l’exploitant de publier les prix médians, afin que ceux-ci soient connus des usagers et clients de la SNCF, ce qui permettrait d’assurer une certaine transparence tarifaire.

Le président. La parole est à Mme la ministre chargée des transports.

Mme Élisabeth Borne, ministre chargée des transports. Madame la députée, vous avez bien voulu m’interroger sur la régularité et la politique de prix des services TGV sur le territoire de votre circonscription.

La régularité des trains, qui contribue de manière décisive à l’attractivité du transport ferroviaire, est au cœur des priorités de l’ensemble des acteurs du système ferroviaire et du Gouvernement. Elle dépend non seulement d’aspects techniques et organisationnels liés à l’exploitation, mais également de l’état des infrastructures ferroviaires.

S’agissant de l’exploitation, la SNCF conduit un vaste programme afin de rendre les plans de transport plus robustes face aux aléas d’exploitation. Ce programme commence à porter ses fruits. Le groupe s’est fixé l’objectif d’un taux de départ à la seconde de près de 90 % en 2019.

En matière d’investissements dans le réseau ferré national, la priorité a longtemps été donnée aux projets de lignes nouvelles, au détriment de l’entretien des infrastructures existantes. L’État a désormais redonné la priorité à la maintenance et la rénovation du réseau existant. Le Gouvernement s’est ainsi engagé dans un effort d’investissement considérable en faveur du transport ferroviaire ; sur dix ans, 36 milliards d’euros seront notamment consacrés à la rénovation de la portion du réseau ferré où la circulation est la plus forte.

En ce qui concerne la politique tarifaire, je rappelle que la SNCF dispose pour son activité grande vitesse d’une autonomie de gestion, dans le respect de l’homologation par l’État de prix plafonds. Cette liberté commerciale a notamment permis le déploiement d’une offre visant à attirer des voyageurs supplémentaires. Cela a été permis, entre autres, par la nouvelle politique de péages que nous avons mise en place. En effet, comme vous le savez, lorsque nous sommes arrivés au Gouvernement, les perspectives d’augmentation des péages pour les TGV étaient de 4 à 5 % par an ; nous les avons stabilisés au niveau de l’inflation, ce qui nous a conduits à reprendre pour 35 milliards d’euros de dette par ailleurs. Grâce à cette nouvelle politique de péages, d’ici à 2020, 25 millions de passagers pourront bénéficier de l’offre à bas prix des TGV Ouigo. La moitié de ces voyageurs n’auraient pas pris le train sans cela. Le prix moyen du billet a baissé de 8 % entre 2014 et 2018 et il devrait continuer à baisser.

Le Gouvernement est, bien entendu, attentif à ce que des tarifs compétitifs rendent le TGV accessible au plus grand nombre. Un bilan tarifaire est d’ailleurs dressé chaque année par SNCF Mobilités, ce qui permet à l’État de suivre les prix pratiqués par l’opérateur sur les services TGV. Il apparaît ainsi que, sur la liaison Paris-Le Mans, le prix moyen d’un voyage a diminué de près de 6 % entre 2012 et 2017.

Le président. La parole est à Mme Marietta Karamanli.

Mme Marietta Karamanli. Merci, madame la ministre, pour les informations et les précisions que vous avez apportées dans votre réponse.

La maintenance du réseau est une opération nécessaire. Précédemment, je m’étais particulièrement mobilisée sur la question des nouvelles lignes, et plus particulièrement sur celles de l’Ouest, qui n’étaient pas forcément nécessaires.

Je voudrais aussi appeler votre attention sur la politique tarifaire. Vous dites que l’État a connaissance des prix médians pratiqués par la SNCF, mais ce n’est pas le cas des parlementaires. Je souhaiterais, par conséquent, que vous nous communiquiez ces prix médians, afin que nous obtenions la transparence tarifaire et que nous puissions transmettre ces informations à nos concitoyens.

Retrouvez la vidéo de l’échange avec la ministre sur le site de l’Assemblée Nationale

Source image : capture d'écran de la vidéo de la séance sur le site de l'Assemblée Nationale