Marietta KARAMANLI s’interroge sur les pertes financières « gigantesques » de la Société Générale évaluées à ce jour à environs 7 milliards d’euros. Elle écrit à la Ministre de l’Economie.

J’ai écrit à la Ministre de l’Economie pour lui demander de prendre des mesures visant à limiter les risques de pertes financières des banques, assurer la transparence de leurs opérations dans leurs comptes, protéger les ménages épargnants et clients modestes face aux risques réels que révèle un tel scandale.


Voici les principaux passages de ma lettre.

« Les pertes de cette banque ont été générées d’une part par des spéculations « douteuses » réalisées par un ou plusieurs de ses collaborateurs et d’autre part par la perte de valeur de titres adossés à des crédits subprimes correspondant à des créances sur des prêts immobiliers du marché américain.
De nombreuses interrogations se font jour.

Il est étonnant qu’un seul collaborateur d’une banque ou seulement quelques uns d’entre eux , puissent engager des opérations à hauteur des actifs de presque toute la banque. On évoque 50 à 75 milliards d’euros. Ma question est de savoir si un tel risque existe pour l’ensemble des institutions bancaires françaises et donc pour leurs déposants et clients et quels sont les mesures de nature à prévenir toute fraude ou mésusage des opérations.

Ces mêmes institutions spéculent à partir de fonds, placés dans des structures ad hoc off shore ( c’est-à-dire des entités juridiques créées loin de l’activité) localisées dans des paradis fiscaux, qui ne figurent même pas dans leurs bilans en dérogation avec les normes comptables européennes (IAS 30). Ma deuxième question est donc de savoir pourquoi la transparence tant interne qu’externe des bonnes et moins bonnes opérations financières n’est pas intégrale alors même que la traçabilité des opérations est de nature à diminuer les risques par le partage d’information.

La spéculation boursière et financière actuelle, totalement déconnectée de la création de richesses réelles, est de nature à faire prendre de nombreux risques aux banques ; les produits sont en effet compliqués et les risques peu évalués ou sous estimés. Pourtant, au final, ce les clients des banques qui risquent d’être pénalisés soit par l’augmentation des services facturés soit par une augmentation des taux des crédits. L’augmentation du coût de l’argent n’empêche d’ailleurs pas les banques de prêter davantage aux ménages, ces derniers étant amenés, en l’absence d’une augmentation de leurs revenus d’activité, à emprunter avec moins de garanties et pour des périodes plus longues. Ma troisième question est donc celle de la protection des ménages notamment les plus modestes face aux velléités de certaines banques de leur faire supporter les pertes, conséquences de leurs incompétences et de leurs irresponsabilités. »