Le 27 mai 2015 je me suis rendue au Secrétariat d’Etat chargé des transports où j’ai rencontré le Conseiller spécial du ministre, et ce, à propos notamment des tarifs TGV. Ce rendez-vous avait été pris il y a plusieurs semaines avant même l’annonce du rapport sur les trains d’équilibre du territoire.
Depuis plusieurs années, j’ai écrit et posé plusieurs questions aux gouvernements successifs dont plusieurs aux ministres chargés des transports à propos des tarifs TGV sur le tronçon de la ligne grande vitesse (LGV) entre Paris et Le Mans.
A l’occasion de cette rencontre, j’ai notamment fait valoir ma demande de tarifs moins élevés, d’offres à tarifs forfaitaires pour les Manceaux et les Sarthois notamment le week-end ou à certaines périodes (c’est ce qui est proposé sur Lille depuis 2013), ma demande renouvelée d’une information claire sur les tarifs (connaissance du tarif médian, celui-ci étant celui qui sépare les tarifs en deux : 50 % des billets sont en dessus et 50 % sont en dessous).
Comme je l’ai rappelé au ministère « Les usagers, leurs associations de défense, la presse et les élus s’inquiètent, depuis de nombreux mois, des tarifs pratiqués sur cette partie de la ligne qui va vers Nantes et Rennes. »
Si on rapporte la distance parcourue au montant payé, le passager voyageant entre Le Mans et Paris paie entre 3 et 13 centimes de plus au kilomètre que le passager entre Rennes et Paris, autrement dit, il supporte un surcoût par trajet alors même que le temps de parcours se trouve diminuer pour tous du même délai entre Paris et Le Mans ou entre Paris et Rennes.
Selon la réponse faite en 2011 par le ministère « le tarif Le Mans et Paris-Rennes (cela pourrait être Le Mans Nantes, observation de MK) ne peut pas être établi sur la base du seul critère du prix kilométrique. Toujourd selon lui le niveau de performance n’est pas comparable, la liaison Paris-Le Mans étant effectuée pour sa majeure partie sur une ligne à grande vitesse. Il est donc légitime de répercuter cette différence de performance dans le prix des billets »
Je ne comprends pas et je n’approuve pas ce raisonnement.
Dans les réponses, il est fait état d’un tarif réglementé de référence.
Le dit tarif ne peut dépasser 1,4 fois le tarif de base sur 50 % des billets vendus avec une proportion plus forte à certaines périodes.
Tout cela est évalué sur des ensembles géographiques cohérents.
Sur la publication des tarifs, le tarif médian (50 % des billets sont en dessus du prix et 50 % sont en dessous) n’est toujours pas accessible et que l’information n’est pas au niveau de celle souhaitée par le Parlement (rapport sur la politique tarifaire de la SNCF, octobre 2008).
J’avais saisi le Président de la SNCF. Le Président de la SNCF m’a répondu par courrier du 13 janvier 2014.
Sa réponse est très imitée : les informations sont couvertes par le secret des affaires est-il dit…
Le tarif réglementé à ne pas dépasser est calculé par rapport à des ensembles géographiques…dont on ne sait pas grand chose…
Aucune information n’est donnée sur le tarif médian alors même que le rapport parlementaire de 2008 avait conclu à la nécessité de cette information en application de la réglementation sur les prix.
Mes constats et demandes sont simples.
1 Les tarifs entre Le Mans et Paris sont exorbitants
Sur la portion Le Mans -Paris, en janvier 2015 le plein tarif sans réduction ni avantage varie entre 44 et 60 euros pour 202 kilomètres (soit entre 21 et 29 centimes d’euros le kilomètre) et représente pour un aller-retour un prix compris entre 88 et 120 euros.
À 44 euros, ce tarif est déjà supérieur de quelques euros à celui estimé à 41,25 euros par une personne seule utilisant un véhicule automobile empruntant l’autoroute (péage 17,80 euros et carburant 23,45 euros) entre les deux villes (tarifs janvier 2015).
2 Les tarifs entre Le Mans et Paris posent la question de l’équité de traitement entre les usagers de la ligne.
Les usagers entre Le Mans et Paris paient (mai 2015) au km (2ème classe) près de 4 centimes à 13 centimes de plus.
Tableau Exemples de différences de tarifs (trains du 28/05/2015)
La performance, le gain de temps, devrait être supportée de façon uniforme par tous puisque chacun en bénéficie à égalité pour la même portion de ligne (sur un peu moins de 202 kms) et non de façon dégressive au profit des usagers qui empruntent le train au-delà de la dite portion.
3 Je renouvelle ma demande de tarifs moins élevés.
C’est une question de justice c’est aussi une question de modèle économique pour demain.
Plus les tarifs sont élevés, plus ils sont dissuasifs pour les usagers.
Demain l’offre risque d’être fragilisée au moment où le Mans sera contourné…si l’offre reste faible à raison du prix et le nombre de TGV s’arrêtant moins important, la SNCF pourra arguer d’une moindre attractivité pour réduire la régularité et le nombre de TGV s’arrêtant au Mans.
4 Je renouvelle ma demande d’offres à tarifs forfaitaires
(20 € par exemple) pour les Manceaux et les Sarthois notamment le week-end ou à certaines périodes (c’est ce qui est proposé sur Lille depuis 2013)
5 Je renouvelle ma demande d’une information claire sur les tarifs
(connaissance du tarif médian).