« Accès de tous aux soins (médecine générale, autres spécialités, examens radiologiques…), mes demandes à l’Agence Régionale de Santé sur la nécessité d’actionner plusieurs leviers pour lutter contre le déficit de médecins à proximité» par Marietta KARAMANLI

 

En mai 2018 j’ai écrit au directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire pour lui faire part des interrogations formulées par bon nombre d’entre vous concernant l’accès aux soins tant du côté de la médecine générale que de plusieurs spécialités médicales. Je lui ai demande à cette occasion les mesures étudiées ou mises en œuvre à la suite des constats opérés.

D’une part, j’ai demandé quels étaient les dispositifs applicables visant l’aide à l’installation de généralistes en milieu rural comme dans plusieurs quartiers urbains.

J’ai posé la question du classement du Mans comme zone prioritaire pour bénéficier des dites aides.

J’ai souhaité connaître les chiffres de l’installation de jeunes médecins et ai rappelé l’importance de mesures prise en concertation avec les Facultés de médecine proches qui peuvent développement les réseaux des médecins qui accueillent les externes et les internes en stage et peuvent leur faire découvrir l’exercice en cabinet de ville. Des données montrent que les jeunes s’installent en plus grand nombre là ils ont été accueillis.

D’autre part, j’ai interrogé l’ARS sur les pénuries de médecins spécialistes (ophtalmologie, gynécologie, pédo7psychiatrie…) et la difficulté à avoir un rendez-vous dans les établissements publics, trop peu de spécialistes étant installés en ville et les secrétariats renvoyant vers d’autres villes pour obtenir un rendez-vous dans un délai raisonnable.

Parallèlement une partie de l’encombrement en hôpital vient de l’absence de service médico-social capable de prendre en charge (soins à domicile, aide à domicile…) une personne âgée ne pouvant plus rester chez elle de façon subite et urgente (ex après une chute)…j’ai suggéré qu’un tel service serait peut-être de nature à éviter l’entrée en hospitalisation. J’ai souhaité connaître les projets en la matière.

Dans le même ordre d’idées, j’ai insisté sur les délais d’attente des patients pour obtenir des examens par IRM ; j’ai été saisie à plusieurs reprises de demandes de familles s’inquiétant de délais, justifiés ou non, pour un examen. L’attente est souvent génératrice d’interrogations et d’anxiété. Si l’installation d’un nouvel équipement est prévu sur le Mans disponible par les praticiens du public et les médecins de ville…rien n’est dit sur la réduction des délais et les objectifs fixés.

Depuis plusieurs années je suis mobilisée sur le sujet de l’accès aux soins.

Il y dix ans une de mes premières questions écrites visait les urgences, la désertification médicale et la permanence des soins avec des interrogations sur le remplacement en milieu rural, l’aspiration des médecins à des formes nouvelles d’exercice. Elle n’a rien perdu de son actualité.

Les récents propos du Président de la Chambre de la Cour des comptes en charge des secteurs de la santé et de la sécurité sociale tendent à montrer que les temps de réaction des pouvoirs publics décisionnaires en la matière ont été, jusqu’en 2012,  plutôt longs et que la mise en place nécessite elle aussi du temps.

Il convient de remarquer que les principales mesures prises notamment celles visant à faciliter le choix de jeunes médecins en formation pour des spécialités déficitaires en régions datent de 2012, une simplification des aides, une revalorisation de la médecine générale, des choix de spécialités ouvertes aux étudiants et objectivés par les besoins en régions, une meilleure connaissance de l’exercice libéral par les futurs professionnels , la poursuite de la réforme des études de santé constituent plusieurs leviers à actionner pour mieux former les médecins et faciliter leurs installations là où ils sont le plus utiles.

Marietta KARAMANLI