J’ai participé fin janvier 2024 aux débats et adoptions de rapports de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe où je représente l’Assemblée Nationale , ces travaux débouchent sur des recommandations et des résolutions à l’attention des gouvernements, et contribuent en amont à l’élaboration de droits et obligations internationales ou internes aux Etats.
J’ai notamment interrogé par une question en séance ( mardi 23 janvier) le nouveau président du Monténégro. Je l’ai interrogé sur la façon il entendait faire face aux enjeux des communautés de langues et de religions différentes au sein de son pays et à l’amélioration des relations dans les Balkans.
Question-de-M-Karamanli-au-President-du-Montenegro-2024-01-24J’ai contribué ( mardi 23 janvier) aux débats sur le rapport « développements récents au Moyen-Orient : l’attaque terroriste du Hamas contre Israël et la réponse d’Israël ». J’ai insisté sur la nécessité pour toutes les parties de respecter les dispositions du droit international humanitaire. J’ai rappelé que Le meurtre de civils israéliens ainsi que l’enlèvement de près de deux cents otages ne peut être justifié d’aucune manière. A la suite la réponse des autorités israéliennes à l’agression subie aurait dû et doit respecter les droits humains et l’État de droit. Le Hamas doit libérer immédiatement tous les otages, en premier lieu les enfants. Le Hamas et le Hezbollah doivent cesser leurs tirs sur les populations civiles. Israël doit faire en sorte de cesser immédiatement les attaques qui tuent aveuglément des civils, détruisent des infrastructures civiles à Gaza et mettre fin au déplacement par la force de centaines de milliers de civils. L’eau, la nourriture, les soins doivent redevenir accessibles à la population de Gaza.
Intervention-MK-APCE-Developpements-recents-Guerre-Moyen-Orient-2024-01-23Je suis intervenue (encore le 23 janvier) dans le débat relatif au thème de la migration et de l’asile en campagne électorale et les conséquences sur l’accueil des migrants et leurs droits. J’ai fait part de mes interrogations sur la profondeur du mal avec une part stable de la population des différents États qui s’inquiète de l’immigration vers des pays européens. En France, cette part a augmenté, même si on peut considérer qu’un quart ou un tiers est franchement opposé aux migrants et réfugiés, l’inquiétude «diffuse», je dirais, dépassant largement cette première strate. Cette inquiétude ne peut malheureusement être combattue par des arguments scientifiques, par des faits établis par les sciences économiques et sociales. Elle n’est pas de cet ordre mais se situe sur le terrain de la peur du changement, de l’angoisse de ne pas y arriver dans un monde où les inégalités se sont creusées au sein même des pays développés. J’ai appelé à renouer avec des politiques publiques qui assurent une meilleure redistribution de la richesse en direction des populations ayant de faibles ressources – économiques, culturelles et politiques ; mais aussi de politiques qui «embarquent» avec elles l’ensemble des populations immigrées, récentes ou moins récentes, et dont les effets positifs pour tous seront justement à même de jouer favorablement pour ceux ayant le plus de difficultés, sans effet stigmatisant pour elles et sans sentiment d’exclusion à rebours pour les autres.
MK-Intervention-APCE-Migrations-et-asile-en-campagne-electorale-2024-01Enfin j’ai apporté une contribution écrite aux discussions du 24 janvier sur la mondialisation en temps de crise et de guerre et le rôle de l’OCDE J’ai mentionné les diverses initiatives politiques proposées par l’OCDE pour atténuer les tendances négatives d’économies mobilisées pour partie par la guerre et notamment celle de la taxation des grandes entreprises transnationales. J’ai indiqué que comme le dit l’économiste Gabriel Zucman, avec qui je travaille, en 2021, il y a eu beaucoup d’espoir quand 140 pays se sont mis d’accord à l’initiative de l’OCDE sur le principe d’une taxe minimale à 15% sur les bénéfices des sociétés multinationales. J’ai rappelé que la mise en place d’un impôt minimum mondial de 2% sur le patrimoine de 2 800 milliardaires pourrait potentiellement générer 214 milliards de dollars de revenus, équivalant à 202 milliards d’euros. De quoi financer une partie de la transition écologique en s’appuyant sur la réduction des inégalités de fortune !
MK-Intervention-Mondialisation-en-temps-de-guerreAu final la diversité des sujets et les éclairages apportés par la discussion de nombreux parlementaires venant de 47 Etats ont permis de clarifier des positions, adresser des messages aux gouvernements des différents Etats et de contribuer à des évolutions de politiques publiques favorables à la démocratie, au droit et à plus de justice.
Marietta KARAMANLI