Marietta demande au ministre de l’Intérieur que Le Mans puisse expérimenter la police de la sécurité au quotidien ( « la police de proximité ») avec des moyens nouveaux, et que des effectifs de la police de l’air et des frontières soient affectés pour lutter contre le trafic organisé de migrants dont les voies passent par la Sarthe

Le mardi  15 mai, j’ai demandé au ministre de l’Intérieur lors de la séance des questions orales sans débat au Gouvernement que la demande de la Ville du Mans de pouvoir expérimenter la nouvelle police de proximité aboutisse ; j’ai insisté sur la nécessité que de nouveaux moyens lui soient attribués car il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment d’autres tâches utiles ; il y a une petite délinquance mal dissuadée et démantelée de trafics de drogues ou de tabac, de délinquances et incivilités commises en bande, petites mafias en raison de l’absence d’une information partagée entre services et d’interventions continues ou rapides. Parallèlement j’ai fait valoir la position ferroviaire et autoroutière du Mans (200 kms à l’Ouest de Paris et sur l’axe Sud Nord vers l’Angleterre et le Nord de l’Europe pour demander des moyens adaptés à la lutte contre le trafic organisé avec un matériel permettant d’identifier l’identité des migrants et de lutter contre les trafiquants.

Elue locale, j’entends défendre une action de prévention et une action de démantèlement de la délinquance au Mans comme en Sarthe. J’entends être pratique, efficace et relancer pour assurer une bine commun la tranquillité, la sécurité et la sérénité au quotidien de nos concitoyens.

 

 

Assemblée nationale,  XVe législature, Session ordinaire de 2017-2018, Compte rendu intégral, Première séance du mardi 15 mai 2018,  Moyens de police au Mans et dans la Sarthe

Moyens de police au Mans et dans la Sarthe

Le président.

La parole est à Mme Marietta Karamanli, pour exposer sa question, no 326, relative aux moyens de police dans la Sarthe.

Mme Marietta Karamanli.

Madame la ministre, ma question porte sur trois aspects différents des moyens de police au Mans et dans le département de la Sarthe. La ville du Mans a sollicité votre ministère pour être territoire d’expérimentation de ce que l’on nomme la police de sécurité du quotidien, qui s’inscrit dans le droit fil de la police de proximité, créée il y a vingt ans en France et dans d’autres pays européens, puis supprimée pour des raisons politiques. Elle avait pour mission de prévenir les mauvais agissements et d’en arrêter les auteurs dans une logique de constatation des faits au plus près du terrain, d’acceptation par les habitants des quartiers et communes, et de répression efficace. Parallèlement, notre département ne dispose pas de moyens permettant de lutter contre le trafic des migrants et des personnes à la hauteur des besoins. S’agissant de la police de sécurité du quotidien, notons que de nombreux comportements visibles pour nos concitoyens – délinquance liée. La police peine à intervenir rapidement et de manière suivie sur place, et ses objectifs restent mal compris par les citoyens.

La nouvelle police de sécurité du quotidien devra satisfaire à plusieurs exigences : ne pas prendre des effectifs utiles ailleurs ; organiser une présence dissuasive tout en restant accessible aux citoyens et aux élus ; être disponible de façon continue, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ; mener des missions de prévention dans les quartiers, y compris en matière de délinquance contre les biens et les personnes ou la sécurité des véhicules, et des missions de police judiciaire. Cela demande sûrement qu’une partie du travail de police soit repensée pour éviter les tâches indues ou la dispersion des interventions.

S’agissant du trafic des migrants, Le Mans est la première ville desservie par le TGV à l’ouest de Paris et le département de la Sarthe est un nœud autoroutier entre le Sud et le Nord de l’Europe, ce qui rend ce territoire sensible aux activités de trafics mafieux. Pourtant il n’y a pas d’effectifs de la police des airs et des frontières en poste dans le département. Parallèlement, aucune borne du dispositif Eurodac n’est installée en Sarthe, qui permettrait l’enregistrement des personnes migrantes, parfois entrées par un pays tiers.

Sur ces points, quels sont les engagements du Gouvernement pour répondre aux problématiques spécifiques des territoires urbains ou ruraux où des agissements mettent en cause la sécurité et créent un sentiment d’insécurité ? Eu égard aux actions qu’elle mène déjà et aux moyens qu’elle déploie, la ville du Mans sera-t-elle prioritaire pour bénéficier de moyens nouveaux et innovants, et selon quels critères ? Vu leur position géographique, Le Mans et la Sarthe pourront-ils disposer d’une borne Eurodac et d’un poste de la police de l’air et des frontières doté d’effectifs permanents ? Je vous remercie par avance, madame la ministre, pour vos réponses que je souhaite concrètes et positives

Le président.

La parole est à Mme la ministre auprès du ministre d’État, ministre de l’intérieur.

Mme Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre d’État, ministre de l’intérieur.

Madame la députée, s’agissant de la police de sécurité du quotidien – PSQ –, lancée en février, elle se déploie dès à présent sur l’ensemble du territoire et va monter progressivement en puissance, avec en particulier l’élaboration, territoire par territoire, de stratégies locales de sécurité. Elle aboutira à une police véritablement sur-mesure, qui donnera davantage de latitude aux acteurs de terrain, et qui permettra d’avoir plus de policiers sur la voie publique, plus proches de la population et des acteurs locaux. Cette politique sera donc également appliquée dans la Sarthe – département que je connais bien. La PSQ s’accompagne aussi des chantiers essentiels – vous l’avez rappelé – de simplification de la procédure pénale et de suppression des tâches indues, pour alléger le carcan administratif qui éloigne les policiers de leurs véritables missions. Des progrès ont déjà été enregistrés au Mans, par exemple avec la fin des gardes statiques à la préfecture, qui manquaient de légitimité ; mais j’admets qu’il reste encore d’importantes marges de progression. Je tiens aussi à souligner que les effectifs de la sécurité publique au Mans ont nettement augmenté ces dernières années, passant de 373 agents fin 2016 à 389 agents au 30 avril 2018.

Le deuxième point que vous évoquez est tout aussi important. Il s’agit d’apporter des réponses concrètes et adaptées au phénomène migratoire que l’Europe affronte. C’est l’objet du projet de loi que nous avons présenté avec le ministre de l’intérieur. Vous l’avez souligné, madame la députée : l’agglomération du Mans est au cœur d’un nœud ferroviaire et autoroutier important, une étape cruciale des convois. Or la lutte contre les réseaux criminels d’immigration clandestine est une priorité de ce Gouvernement, au niveau national comme international, et les services de la police aux frontières, hautement spécialisés, sont pleinement mobilisés.

Dans la Sarthe, plusieurs filières ont ainsi été démantelées, parfois avec l’aide d’autres services tels que la gendarmerie et les douanes.

Le président.

Merci, madame la ministre.

Mme Jacqueline Gourault, ministre.

En 2017, par exemple, une filière irako-kurde qui prenait en charge des migrants provenant de Grande-Synthe, dans des camions stationnés sur les aires d’autoroute autour du Mans, a été mise au jour, avec l’interpellation puis l’incarcération des passeurs. J’ai été trop longue, je n’ai pas le temps de répondre à toutes vos questions, mais cette mobilisation va évidemment se poursuivre.

Mme Marietta Karamanli.

Il faut un poste de la police de l’air et des frontières et une borne Eurodac !

Mme Jacqueline Gourault, ministre. J’ai compris !

La vidéo de ma question au ministre de l’Intérieur sur le site de l’Assemblée Nationale

http://videos.assemblee-nationale.fr/video.5975200_5afa8ae1f17df.1ere-seance–questions-orales-sans-debat-15-mai-2018?timecode=1265920

Source photo: capture d’écran depuis la vidéo de la séance sur le site de l’Assemblée Nationale