Marietta KARAMANLI à l’Université d’été du PS à La Rochelle  » Faire tout ce qu’il est possible pour l’emploi et l’amélioration de la vie quotidienne »

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Le 24 août , j’étais invitée à participer à un atelier de l’Université d’été du Parti Socialiste à La Rochelle ayant pour thème « Retour sur les échéances électorales de 2012 ». Mon propos a été centré sur les permanences et les évolutions électorales des dernières élections présidentielle et législatives.
J’ai insisté sur les progrès de la Gauche dans l’Ouest et l’enracinement du vote protestataire en faveur du FN dans les milieux périurbains et ruraux connaissant des difficultés sociales et économiques.
J’ai conclu sur la nécessité de nous mobiliser autour des engagements permettant de renouer durablement avec le vote des milieux populaires et des jeunes.
Il faut et faudra, malgré les difficultés, se mobiliser en faveur de l’emploi, y compris aidé, et des mesures d’insertion assurant l’intégration de tous.
Du temps et de la volonté seront nécessaires.
Marietta KARAMANLI


Aux côtés de François KALFON, délégué général aux enquêtes d’opinion, Stéphane LEFEBURE, spécialiste de communication politique, Gaël SLIMAN, spécialiste enquêtes d’opinion

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Mon intervention

« Quels enseignements tirés des élections présidentielles et législatives ? » par Marietta KARAMANLI

Cher(e)s Camarades, Cher(e)s Ami(e)s,

Tout d’abord je souhaite vous remercier de cette invitation à venir débattre des enseignements que nous pouvons tirer du vote de nos concitoyens aux dernières élections nationales.

Il ne s’agit pas seulement de faire des statistiques mais bien de voir quelles orientations se sont dégagées et ce qu’ont voulu signifier par leurs votes nos concitoyens rencontrant alors nos propres valeurs et propositions.

Mon propos concernera les élections législatives et sera centré sur trois idées.

  • Le vote des Français aux législatives manifeste des permanences territoriales
  • Le vote de nos concitoyens exprime des transformations progressives.
  • Le vote de nos concitoyens a été cohérent avec une volonté de changement exprimé au moment de l’élection présidentielle et l’a en quelque sorte amplifié.
  • Je terminerai par les défis qui sont les nôtres.
  • I Le vote des Français aux législatives manifeste des permanences territoriales
    Au premier tour des élections législatives le PS et ses alliés (EELV inclus) ont réalisé leurs meilleurs scores au sein des territoires habituellement les plus favorables à la gauche et ceux récemment conquis à la droite et à la droite modérée
    A l’inverse, le PS a été malmené dans le Nord-est, une part de Vallée du Rhône et la moitié Est du pourtour méditerranéen.
    Après le second tour, la gauche a repris des couleurs là elle est originellement forte : Sud-Ouest et Nord et a augmenté en Bretagne et dans les Pays-de-la Loire.

II Le vote de nos concitoyens exprime des transformations progressives et des interrogations

Je prendrai l’exemple de l’Ouest.
La progression du vote à gauche à L’ouest est un phénomène que l’on observe depuis quarante ans. C’est une évolution de long terme
Pour la présidentielle, la droite modérée avait fait une percée en 2007.
La victoire de François Hollande marque un récupération des voix de cette partie de l’électorat.
Cette évolution se fait parallèlement au recul dans plusieurs territoires d’une appartenance religieuse, d’une meilleure mobilité des habitants et du développement des territoires péri-urbains plutôt bien portants.
Par ailleurs dans l’Ouest, la droite a perdu une partie de son électorat modéré ce qui me semble avoir trait directement avec le sens et les propositions de l’UMP dans le droit fil de la campagne présidentielle.
Cette affirmation de la gauche la Bretagne et dans les Pays de la Loire, y compris en Sarthe, est en l’illustration.
Par ailleurs il convient enfin d’avoir à l’esprit que le FN bénéficie désormais d’un vote plus homogène au plan national en réussissant à s’implanter dans l’Ouest, où il était très faible, et dans les zones rurales même s’il reste assez bas dans les grandes métropoles.
Plutôt que de se réfugier dans l’abstention, des électeurs dits «protestataires» ont voulu peser sur un scrutin que d’aucuns disaient fait d’avance. Ils proviennent en priorité des zones péri-urbaines en difficultés ou rurales.

III Le vote de nos concitoyens a été cohérent avec une volonté de changement

Le rapport de forces politique au soir du premier tour des législatives confirme et amplifie celui observé lors de la présidentielle.
En toute logique, l’élection de François Hollande à la présidence de la République a favorisé une démobilisation de l’électorat UMP.
C’est bien souvent dans les circonscriptions les plus favorables au nouveau chef de l’Etat par leur vote du 6 mai que la participation a été la plus élevée le 10 juin.
Au final, les élections législatives 2012 se caractérisent par

  des permanences territoriales et culturelles,

  des évolutions au long cours (les progrès de la gauche socialiste dans l’Ouest, un enracinement du Front National€¦)

  un effacement durable ou pas ( c’est à voir) du centre structuré, son électorat continuant, lui, d’exister,

  une logique politique institutionnelle nationale.
J’ajouterai deux observations tirées de ma propre expérience de terrain.
Derrière les moyennes nationale, régionale ou départementale, l’abstention varie significativement.
Au Mans les circonscriptions 2 et 1 comptent le plus grand nombre d’inscrits sur Le Mans respectivement 35 700 et 2 7500, la 5, n’en compte que, si j’ose dire, 20800 et la 4, 11 600.
L’abstention aux élections législatives varie de 10 points ( % ) entre circonscriptions sur la partie Ville : la 2 compte le plus grand nombre d’abstentions. C’est là où se concentrent les quartiers populaires.
De plus le vote FN varie entre circonscriptions avec un vote FN fort dans les quartiers populaires
Un des enjeux des mandatures à venir sera bien de garder notre électorat mais aussi de faire baisser l’abstention et le vote FN.
Je pense malgré les difficultés qui nous attendent qu’il n’y a pas de fatalité à ce qu’un parti perde son électorat ou ne gagne pas de nouveaux électeurs.

Le compte-rendu de l’atelier sur le site du Parti Socialiste

Retour sur les échéances électorales de 2012

Par l’approche cartographique François KALFON, Délégué National aux études d’opinion, explique l’influence de la territorialisation sur le choix idéologique. Si la ruralité et les centres villes ont plus majoritairement voté pour François Hollande, la droitisation est très forte en territoire rurbain où les situations de déclassements personnels ont promu désormais la colère.

Que faire pendant cette mandature pour que ce phénomène ne s’accélère pas ? Pour Marietta KARAMANLI, députée de la Sarthe, la France des petits propriétaires se ferme face à sa propre paupérisation. Ce phénomène territorial structurel est dû au déséquilibre sociologique créé par le départ des jeunes en recherche d’emploi et de plus de services publics crèche, école, hôpital€¦

Gaël SLIMAN, pôle Opinion BVA, revient sur la situation du PS et de François Hollande il y a trois ans pour voir dans cette victoire historique l’erreur de choix stratégique de Nicolas SARKOZY dans choix d’une candidature unique, et de la polémique droitière€¦

Pour Pierre LEFEBURE, Communication politique à Sciences Po Bordeaux, ni l’usure du Président sortant, ni la dynamique des primaires ne permettaient la victoire si la campagne avait duré plus. Les 20 % d’électeurs hésitants jusqu’au dernier moment, et les 45 % qui n’ont voulu ni l’un ni l’autre soit 6 millions d’électeurs, ce n’est pas l’écart droite gauche !

Le débat s’engage. Les sondages font ils l’opinion ? Existe-t-il un baromètre d’évolution de l’opinion en ruralité ? Doit on réponde en favorisant, par l’action publique, les exclus qui ne votent pas, au risque d’exacerber les inclus « RURBAINS » qui eux votent ? La recherche de meilleurs équilibres sociaux favorisant le bien vivre ensemble n’est il pas un angélisme qui nous a déjà couté cher en 2002 ? Comment se faufiler dans la crise européenne ?

Recréer, qu’à cristalliser ses soutiens pour 2014€¦Dur chantier pour le PS !