Marietta KARAMANLI aux questions au gouvernement « Il faut amplifier la lutte contre le chômage des jeunes en Europe »

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Dans une question posée lors de la séance des questions d’actualité sur l’Europe, mercredi 22 octobre, j’ai interrogé le ministre du travail et de l’emploi sur la nécessité pour l’Europe et la France de lutter fortement contre le chômage des jeunes.
L’Union Européenne a initié notamment à la demande de la France une inititiative dite « Garantie jeunes » visant à proposer à chaque jeune, là où le chômage est le plus fort, dans les quatre mois suivant sa sortie du système scolaire ou la perte de son emploi, une offre de qualité lui permettant de trouver un travail, de suivre une formation ou de reprendre des études.
Tous les Etats n’ont pas mis en place des programmes et actions corerspondantes.
Le Ministre du Travail et de l’Emploi a indiqué dans sa réponse que la mise en oeuvre de ces initiatives représenterait un effort de l’ordre de 620 millions d’euros. En 2015 25 000 jeunes devraient bénéficier d’une mesure adaptée à leur situation.
Selon moi l’Europe doit comprendre qu’il s’agit d’une nécessité à la fois économique, sociale et politique et doit amplifier le mouvement en faveur ce que j’appelle un « New Deal (nouvelle donne) pour les Jeunes en Europe »


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Assemblée nationale, XIVe législature, Session ordinaire de 2014-2015
Première séance du mercredi 22 octobre 2014
Présidence de M. Claude Bartolone
1. Questions au Gouvernement sur des sujets européens

Garantie jeunes

M. le président.

La parole est à Mme Marietta Karamanli, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

Mme Marietta Karamanli.

Ma question s’adresse à M. le ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

Les jeunes sont aujourd’hui, en Europe, les premières victimes de la crise : en mars 2014, on comptait plus de 5 millions de jeunes européens sans emploi. Partout dans l’Union européenne, le taux de chômage des jeunes de moins de vingt-cinq ans demeure très élevé. Il est généralement deux fois supérieur à celui des adultes.

L’Union européenne a proposé, il y a quelques mois, des mesures pour aider les États membres à lutter contre l’exclusion sociale des jeunes, en proposant à ceux-ci des offres d’emploi, de formation ou d’enseignement.

La garantie jeunes vise à donner à chaque jeune, dans les quatre mois suivant sa sortie du système scolaire ou la perte de son emploi, une offre de qualité lui permettant de trouver un travail, de suivre une formation ou de reprendre des études. Il s’agit notamment de lutter contre le phénomène de l’exclusion de ceux qui se trouvent sans emploi, sans formation et qui ne suivent pas d’études.

En 2013, à la demande de notre gouvernement, il a été décidé qu’un crédit spécial pour l’emploi des jeunes, de 6 milliards d’euros, serait affecté à ce projet.

Aujourd’hui, il semble que peu d’États membres aient transmis leur projet à l’Union européenne, et que les fonds ne soient pas encore partout mobilisés.

Pourtant, un New Deal pour les jeunes s’avère indispensable pour sortir cette génération de la crise.

Monsieur le ministre,
quels sont donc aujourd’hui les moyens budgétaires et financiers mobilisés et mobilisables pour la mise en Å“uvre effective de cette garantie ?
Quelles sont également les principales initiatives qu’entend prendre notre pays en vue de mobiliser les États ainsi que la Commission pour aller plus loin et plus vite en faveur de l’insertion des jeunes dans l’emploi, dans la formation professionnelle ou dans l’enseignement ?

(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

M. le président.

La parole est à M. le ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

M. François Rebsamen, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

« Madame la députée, comme vous l’avez rappelé, le Conseil européen a adopté il y a un an et demi la garantie européenne pour la jeunesse.

Depuis, tous les États se sont mis en ordre de marche pour apporter des solutions dans la lutte contre le chômage des jeunes et faciliter leur insertion professionnelle. Cela concerne près de 5,5 millions de jeunes en Europe.

La garantie européenne est aujourd’hui une réalité. Mais, vous l’avez évoqué, il demeure un véritable problème que nous avons reconnu collectivement : il s’agit du financement à travers le fonds affecté à l’initiative pour l’emploi des jeunes.

Pour cette raison, nous avons, avec ma collègue allemande, Andrea Nahles, pris l’initiative de faire, lors du dernier conseil des ministres chargés de l’emploi, avec l’ancienne Commission et la nouvelle, un certain nombre de propositions visant à lever les obstacles relatifs au financement.

Ces propositions ont fait l’objet d’un large consensus ; elles seront reprises très prochainement, comme me l’a confirmé la nouvelle commissaire, Marianne Thyssen. De même, elle m’a assuré de son engagement sur le sujet. La France a été, je voudrais le rappeler, le premier pays à mettre en Å“uvre la garantie jeunes.

En termes financiers, cela représente pour notre pays un effort de l’ordre de 620 millions d’euros.

Seize régions françaises, celles où le chômage des moins de vingt-cinq ans est supérieur à 25 %, sont concernées. Ces fonds financeront notamment, et ce dès l’année prochaine, la garantie jeunes à hauteur de 75 millions d’euros ; 25 000 jeunes pourront ainsi en bénéficier.

Pour démontrer à nos partenaires européens l’intérêt d’investir dans la jeunesse, il faut faire des propositions. J’ai donc invité la nouvelle commissaire à venir voir, concrètement, comment le dispositif fonctionne en France. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)