Marietta KARAMANLI contribue aux propositions de la FRANCE et de l’EUROPE en vue d’aider à une réunification de CHYPRE

120px-P_dove_peace.png

120px-P_dove_peace.png

Début juin comme Présidente du groupe France-Chypre et membre de la délégation pour l’Union Européenne à l’Assemblée Nationale avec deux de mes collègues députés ( Messieurs Gérard VOISIN et Bernard DEFLESSELLES), nous nous sommes rendus à CHYPRE, actuellement divisée suite à une tentative de coup d’Etat de l’extrême droite chypriote et à l’occupation depuis 1974 d’une partie de l’île par les forces militaires turques.
Cette mission avait pour objectif de faire le point des négociations relancées entre la République de Chypre et la partie chypriote turque.


Les négociations portent sur la création d’un Etat fédéral bi-communautaire avec une seule représentation internationale, la question des propriétés dont ont été privées les personnes « déplacées » de l’endroit où elles vivaient, les questions d’infrastructures (eau, énergie, environnement, €¦) déterminant la vie quotidienne.
De l’avis des nombreux représentants rencontrés dans les deux communautés, l’aide et l’appui de l’Union Européenne sont nécessaires et attendus.

Cet accompagnement est d’autant plus souhaité que la République de Chypre est déjà membre de l’Union Européenne et la zone euro.

Les diverses forces en présence s’accordent aussi pour souhaiter que la question des négociations entre la Turquie et l’Union Européenne ne soit pas une question préalable posée à la réunification.

De l’ensemble des rencontres faites sur place et des visites opérées, y compris le laboratoire de l’ONU où il est procédé à l’identification des victimes retrouvées depuis plus de trente ans, nous avons pu tirer si ce n’est quelques enseignements sur les conditions de la réunification du moins des propositions tendant à accompagner le processus de réunification.

Trois d’entre elles ont été adoptées par la Délégation pour l’Union Européenne et proposées au Président de la République Française dans le cadre de la présidence de l’Union Européenne commencée le 1er juillet dernier.

  Aide pour l’identification des victimes (pour la France : il s’agit de manifester sa solidarité envers les deux communautés par un geste fort pour les aider à faire leur deuil au moment où elles s’efforcent de construire un avenir commun,

 Organisation de programmes communs d’apprentissage de la langue de l’autre communauté dans leur zone respective ,

  Augmentation de l’aide financière à la communauté chypriote turque pour favoriser son émancipation par rapport à la Turquie.

J’avais, avant même la mission, déjà interrogé le Ministre des Affaires Etrangères sur l’opportunité d’une aide Française à l’identification des victimes.

Sur place lors de la mission, j’ai été très marquée par l’absence d’effort fait en faveur d’une communauté de langues ; en effet si les futures générations des deux communautés grandissent sans qu’elles ne parlent de langue commune, il y a de fortes chances qu’elles restent « étrangères » les unes aux autres. J’ai donc soutenu le principe d’efforts dans ce sens.
Enfin, j’ai défendu devant les députés Français le principe que notre pays ne se prive pas, par un débat anticipé, sans effet ,sur les relations entre l’Union Européenne et la Turquie d’une possibilité de peser sur la résolution du problème.

Je vous livre, ici, le sens de mon propos repris directement des débats lors la présentation du rapport :

« Mme Marietta Karamanli a regretté la précipitation mise par la France, à travers les débats prématurés relatifs aux référendums sur l’adhésion turque, à se priver d’un atout maître dans la négociation d’un accord à Chypre. Elle ne doit pas fermer la porte ni répondre aujourd’hui à une question sur l’adhésion qui n’est pas posée, mais simplement poursuivre une négociation. Par ailleurs, le progrès dépend de la capacité des deux parties à s’émanciper de leur garant et il faut aider M. Talat à cet égard. La présidence française pourrait jouer un rôle important d’abord en apportant un soutien financier à la commission des personnes disparues. La voie du compromis passe sans doute par le traitement des questions de la vie quotidienne, apte à créer, progressivement, l’habitude du consensus et les solidarités de fait qui permettront, dans un second temps, de s’attaquer aux vraies pierres d’achoppement que sont l’enjeu politique ou la question des propriétés. Une approche subtile, compréhensive, patiente et modérée est seule de nature à respecter les très fragiles et complexes équilibres d’une région qui, de la mer Egée au Kosovo, engage dans sa vulnérabilité l’avenir de l’Europe ».

Marietta KARAMANLI