Marietta KARAMANLI était l’invitée de LCI-TF1 mardi 23 juin pour commenter les travaux de l’Eurogroupe et la chance d’un accord avec la GRECE

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Le 23 juin 2015 j’étais l’invitée de LCI-TF1 pour commenter les travaux de l’Eurogroupe qui s’est tenu lundi 22 juin.
La semaine passée à cette même antenne, j’indiquais que la recherche d’un compromis devait être l’objectif des négociations en cours.
J’ai pu revenir sur ce que l’on savait des négociations et souhaiter qu’un accord le plus juste possible soit trouvé, accord qui paraît à « portée de main ».
Il semble que les propositions faites de part et d’autre puissent déboucher sur un accord qui ne règlera pas tout mais permettra de franchir une nouvelle étape.
1 De ce point de vue un accord est à portée de main
Il y aurait un prix fort à payer à l’absence d’accord.
Côté Grec, il y a le risque que la sortie de la zone € n’aggrave fondamentalement la situation et ruine les efforts déjà faits.
Avec une monnaie nouvelle, par exemple un drachme nouveau, dont la valeur serait très inférieure à l’euro actuel, le pays qui importe beaucoup devrait payer plus cher son énergie, ses biens de consommation courante et le pouvoir d’achat diminuerait encore.
Côté Union européenne, une sortie de d’un pays aurait l’inconvénient de faire douter ceux qui investissent en Europe et prêtent à l’Europe, sans compter le coût politique.
Au-delà le défaut de paiement amènerait à ce que la GRECE doive faire face à ses engagements passés et régler tout ou partie des prêts consentis par la BCE à l’Etat ce qui s’ajouterait à ce que les banques grecques doivent à la même Banque centrale européenne qui avance les liquidités dont elles ont besoin.
En l’état le regain d’optimisme semble se traduire par un ralentissement des retraits des banques.
2 Ce que l’on sait
Les négociations durent mais le fait qu’elles durent montre la volonté des parties de trouver un accord et si possible un accord durable.
Le gouvernement Grec a fait part d’une liste de nouvelles propositions plus précises quant aux économies et recettes qu’il entend promouvoir.
On évoque un accord sur un excédent budgétaire plus raisonnable, des salaires et retraites globalement maintenues, l’adoption de mesures fiscales plus dures sur certains secteurs économiques (plus de TVA sur l’hôtellerie et la restauration), la disparition de certaines niches fiscales, la fin d’incitations à prendre les retraites de façon prématurée ou encore la limitation de certaines dépenses militaires.
J’espère que l’on arrivera à un compromis qui ouvre des perspectives…
Les Grecs doivent retrouver des perspectives à terme de croissance…il faut que l’accord donne une perspective de retrouver de la prospérité.
3 La route est encore longue
Il semble que l’on soit encore loin d’un règlement définitif de la crise Grecque.
Pour ce faire les créanciers devraient réaffirmer et formuler en des termes plus précis leur volonté d’octroyer à la Grèce un allègement de sa dette publique comme initialement prévu en 2012.
Pour ce faire aussi les Grecs doivent accepter de dire que le résultat actuel de la situation n’est pas seulement un évènement extérieur ou passé.
L’Europe a mis beaucoup de temps à agir et réagir et il a fallu attendre deux ans après le début de la crise en 2008 avant qu’un système de solidarité financière soit mis en place entre Etats évitant la spéculation sur le déficit et les prêts à obtenir dont les taux s’élevaient à mesure qu’aucune mesure n’était prise.
En 2015 la Grèce a mis un peu de temps à proposer des mesures qui soient lisibles et précises et l’Union Européenne a eu du mal à comprendre que ce qui avait été fait au plan interne n’était plus forcément accepté et acceptable et que les acteurs économiques privés étaient déjà très fragilisés.
Au final j’espère que ce mal sera un bien pour l’avenir.


Retrouvez un extrait de son intervention sur LCI-TF1