Marietta KARAMANLI, invitée de la chaîne TV LCP mardi 4 janvier 2002, « Mieux assurer la transmission des exploitations agricoles » et « Mes interrogations sur l’information des familles et les mesures sanitaires à l’école »

Lors de l’émission « les questions d’actualité » sur la chaîne TV LCP, j’ai pu

1 répondre à une question « citoyenne » sur la transmission des exploitations agricoles,

2 et réagir sur l’actualité de la rentrée scolaire dans le contexte d’une nouvelle vague de la pandémie.

Sur la transmission des exploitations agricoles

Vous pouvez retrouver mes observations et propositions sur le site de la chaîne LCP 

1 Mes observations

En 10 ans, la France a perdu 100 000 exploitations agricoles, soit une baisse de 21%. Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux, à l’inverse des grandes exploitations. Pour ceux qui veulent transmettre leur terre, les candidats se font rares.

De plus en plus de chefs d’exploitation approchent de la retraite. Plus d’un sur quatre a plus de 60 ans.

Il n’y pas eu de grande loi foncière agricole au cours des cinq dernières années, et ce en dépit de la recommandation de la Cour des comptes, des préconisations de la mission d’information commune de l’Assemblée nationale sur le foncier agricole et du caractère essentiel de ce sujet pour la préservation de notre modèle d’agriculture.

Nos terres agricoles représentent en effet une ressource particulière !

Notre pays ait été pionnier en matière de régulation de l’accès au foncier agricole, via la création d’outils comme les Safer et le contrôle des structures.

S’agissant du texte adopté il aurait fallu baisser le seuil d’agrandissement significatif permettant le déclenchement du contrôle et non l’augmenter.

Il aurait fallu limiter les exemptions concernant les cessions réalisées à titre gratuit aux seules opérations effectuées en deçà du second degré de parenté ; La simple condition de maintien de l’usage et de la vocation agricoles n’est pas suffisante.

Faute d’une véritable définition de ce que l’on entend par actif agricole , participer à la vie de l’exploitation paraît la moindre des choses pour bénéficier de l’exemption.

2 Une politique des terres est indispensable.

On doit aussi reconnaître la place et le rôle des collectivités locales, régions et départements, qui favorisent la constitution de réserves foncières pour l’installation de jeunes agriculteurs, et  luttent contre le démantèlement et l’agrandissement des exploitations, l’artificialisation des sols…

Pourrait être imaginé un fonds national qui fonctionne à parité entre l’Etat et les collectivités.

3 …mais elle n’est pas suffisante

Il faut aussi une véritable politique en matière de transmission et de formation des jeunes .

Il faut faire des propositions pour :

améliorer l’enseignement et l’accès aux diplômes, et aussi la validation des acquis de l’expérience (VAE) des exploitants.

faciliter le recours aux expérimentations et évaluer : c’est le cas de certains dispositifs d’association hors le cadre familial.

simplifier et avoir un point d’accès pour l’information et les aides.

 

Sur la situation sanitaire et l’école

1 Le débat porte sur le généralisation de la vaccination

Nous sommes favorables à celle-ci.

Nous sommes favorables à une obligation comme il en existe pour plusieurs autres maladies. Il y a actuellement 11 vaccins obligatoires pour la petite enfance.

Ici il y a une obligation qui ne dit pas son nom et génère des tas de questions relatives aux limitations que porte un passe sanitaire.

C’est ce dont nous discutons.

La généralisation de la vaccination est en l’état de nos connaissance scientifiques et médicales une mesure de prévention et de lutte contre la propagation des virus a priori efficace c’est-à-dire donc que au sens où les effets positifs sont très largement supérieurs aux effets indésirables possibles.

Il faut mettre au point des stratégies de vaccination nationales où les parlements nationaux sont pleinement associés à la définition de stratégies nationales prévoyant les conditions d’achat, de programmation, de stockage, d’allocation et distribution des vaccins.

En effet le débat public et le contrôle opéré devant l’opinion sont de nature à rendre transparente la gestion de ce bien public et à faire comprendre à celle-ci que même si elle reste non obligatoire elle suppose pour nous tous.

Si la vaccination réduit considérablement le risque de transmission du virus, elle ne résout pas tout.

C’est pourquoi doit exister une mobilisation vers celles et ceux qui sont le plus éloignés des soins, d’un médecin traitant, d’un personnel de santé de proximité.

Dans mon département il peut y avoir des écarts sensibles entre communes et territoires.

De ce point de vue le projet de loi ne dit rien.

2 Sur la procédure et la suspension de la discussion à l’AN

Nous en sommes, je crois, au  11ème  texte sur la pandémie, l’urgence et la gestion de la crise sanitaire.

Il était question de discuter jusqu’à 6 heures du matin…

Il y avait de nombreux amendements.

Les sujets sont sensibles : effets des mesures sur les non vaccinés ; vaccination des plus jeunes ;…

Une partie du projet de loi porte d’ailleurs sur le régime de la psychiatrie.

Il n’est pas anormal que les députés présents aient souhaité se donner un peu de temps.

3 Crise sanitaire à l’école

Si le principe de la continuité pédagogique et éducative est une bonne chose….il y a beaucoup d’interrogations.

Un protocole qui n’est connu que la veille de la rentrée des classes via un entretien du ministre à un journal…c’est un peu étrange !

Des règles à intégrer par les familles et dont ils n’ont pris connaissance souvent que tard dans la journée hier…

Des enseignants à remplacer par des vacataires, contractuels, des retraités…

Des risques liés à la restauration  scolaire…les locaux étant ce qu’ils …les risques ne sont pas à niveau « 0 »…les cours peuvent être décalés…

On  n’a que 24 heures de recul et me concernant pas beaucoup d’informations.

Plus de concertation, plus d’organisation en amont, plus de mesures liées aux activités à mettre en place de façon alternée et pas tous en même temps pour les enfants…auraient été nécessaires.

Je ne parle pas de la communication presque « privative »…alors que la gestion de la crise nécessite de la transparence.