Marietta KARAMANLI interroge la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe sur la liberté d’information et les menaces contre la journalistes et rappelle la nécessité de traiter la question des migrants en méditerranée

Le mercredi 21 avril, je suis intervenue devant l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe pour interroger la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe ,  voir son site 

Je m’inquiète des violations portées à la liberté d’information au travers des mesures prises contre les journalistes, les lanceurs d’alerte et les média. Par ailleurs je l’ai interrogée sur le droit d’asile et l’accord avec la Turquie visant contre versement de milliards d’euros à maintenir des migrants sur son territoire sans perspective d’évolution ; exercice du droit d’asile, retours dans les régions où leurs vie et sécurité sont garantis.

La commissaire a rappelé au 1er cas son activité en la matière et souhaité au second cas que les États européens voient le problème globalement et pas seulement comme celui des États de 1ère ligne.

Ce sont des questions importantes qui doivent être traitées dans le temps et avec l’appui de tous.

Marietta KARAMANLI

 

 

sur le site de l’APCE 

Rapport annuel d’activité 2020 de la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, mercredi 21 avril 2021

Mme Marietta KARAMANLI

France, SOC, Porte-parole du groupe

Merci Monsieur le Président.

Votre rapport, Madame la Commissaire aux droits de l’homme, fait une large place au droit et à la liberté d’information.

Dans de nombreux États, vous avez souligné que des actes d’intimidation et de représailles, la législation de la censure et l’engagement d’actions injustes sous des prétextes spéciaux fragilisaient les journalistes et restreignaient la libre circulation d’informations pluralistes.

Je souhaite donc, au nom de mon groupe, attirer votre attention sur des mesures qui seraient de nature à appeler l’attention de l’opinion publique sur ces manquements, construire des réponses pratiques, notamment par l’échange sur la façon de garantir la liberté d’information et protéger journalistes, journaux et médias indépendants et lanceurs d’alerte.

Sur la question des migrations, au terme de l’accord de 2016, l’Union européenne s’était engagée à verser six milliards d’euros pour aider la Turquie. Pouvez-vous nous donner votre position sur les conditions dans lesquelles un tel accord doit préserver à la fois les droits des migrants et les obligations des États à exercer leurs obligations internationales en matière de droit d’asile et faire jouer la solidarité entre États, qu’ils soient membres du Conseil de l’Europe ou non, et prendre des initiatives pour une solution durable pour tous ?

Je vous remercie en tout cas de votre engagement au nom de notre groupe et de votre réponse.

Mme Dunja MIJATOVIĆ

Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe

Merci, Monsieur le Président.

En ce qui concerne la liberté d’expression et la sécurité des journalistes, je pense que mon bureau a été très actif au cours des dernières décennies, je dirais.

En ce qui concerne l’année écoulée et les défis auxquels nous sommes confrontés en raison de la pandémie, j’ai soulevé de nombreuses questions, de la sécurité des journalistes à l’impunité, en passant par la situation au sein de l’Union européenne en matière d’impunité et d’attaques contre les journalistes.

Récemment, nous avons eu le cas supplémentaire très tragique d’un journaliste tué très brutalement en Grèce.

L’idée que nous avions, du moins pour l’Union européenne, d’un endroit sûr ou une oasis de sécurité lorsqu’il s’agit du travail d’un journaliste, il semble que ce ne soit malheureusement plus le cas.

Nous devons continuer à nous engager auprès des États membres afin d’aborder les questions de restriction de liberté d’expression, y compris pendant la pandémie de COVID-19.

Je m’engage également avec plusieurs États membres dans un dialogue lié à la liberté d’expression et à la liberté des médias, afin de sensibiliser à l’importance de ce droit extrêmement important pour que nous nous sentions tous libres, pour que nous puissions exprimer librement nos opinions et pour que les journalistes puissent continuer à examiner les politiciens et les personnalités publiques. Je ne peux que vous assurer qu’il en sera toujours ainsi.

En ce qui concerne la migration, je pense que c’est une question assez complexe. Je suis également en contact permanent avec la Commission, la commissaire Ylva Johansson en particulier, sur la situation liée à la réponse de l’Union européenne, y compris la Turquie, mais aussi, comme je l’ai mentionné, en Méditerranée et dans de nombreux autres États, également en dehors de l’UE, y compris les Balkans occidentaux.

Comment trouver une solution, je pense, est une question à un million de dollars. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un engagement réel de la part des États membres du Conseil de l’Europe pour considérer ce problème comme un problème européen et pas seulement comme le problème de quelques pays qui sont confrontés à la plupart des défis. Ce qui manque, c’est la solidarité et la volonté des dirigeants politiques d’essayer de trouver une solution durable et conforme aux droits de l’homme.

Je continuerai à faire entendre ma voix et à apporter mon aide afin de voir une lumière au bout de ce tunnel, je dirais, très honteux de la dernière décennie en ce qui concerne les questions de migration et de réfugiés en Europe.