Marietta KARAMANLI « Mes réponses à la télévision publique grecque (le 3 nov 2020) sur les dernières attaques terroristes en France et en Autriche et sur la lutte contre le COVID »

J’ai été interviewée par le journal du soir de chaîne publique grecque ERT 3 sur les attaques terroristes en France et en Autriche.

L’entretien a porté aussi sur la pandémie et la lutte contre le COVID et le reconfinement décidé par le chef de l’Etat le 28 octobre 2020.

Voir la vidéo du journal télévisé grec (39ème minute)

Voici le texte ayant servi de base à mon propos.

Attaques terroristes, lutter contre ces crimes violents

Dans un contexte déjà difficile de crise sanitaire et désormais de confinement, la France, le 16 octobre 2020 avec la décapitation du professeur Samuel PATY puis les assassinats de trois personnes à Nice le 29 octobre suivant et Autriche, quatre personnes assassinées le 2 novembre, sont frappées, une nouvelle fois par la violence lâche et la brutalité aveugle qui brise des vies et des familles.

Le terrorisme ce sont des actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système.

En France les crimes sanglants de ces derniers jours ont visé un enseignant puis des catholiques

Au premier c’est la liberté d’expression qui est mise en cause…

Au deuxième cas c’est la croyance des autres qui est visée.

Ailleurs dans le monde des attentats sont commis par un islamisme radical contre d’autres musulmans.

Il ne peut y avoir ni excuses ni compromis avec les auteurs de ces meurtres et ceux qui les arment au plan du fanatisme ou les aident matériellement.

Ce sont des idéologies meurtrières déguisées en religions.

En même temps, nous devons rester fermes dans notre détermination à contrer le fanatisme et l’extrémisme violent de toute nature, sans faiblesse et sans compromis, avec la préoccupation des valeurs fondamentales du Conseil de l’Europe, tout en veillant à préserver le lien social et la solidarité collective. Quand un attentat est perpétré contre un pays, c’est la communauté internationale entière qui est frappée et aucun pays ne peut s’estimer à l’abri

et fixer comme autre priorité la prise en charge des victimes

Toutes les victimes d’attaques terroristes, y compris leurs familles, ont des besoins physiques, matériels, affectifs et psychologiques spécifiques et doivent bénéficier d’une protection et d’un soutien adéquats pour que leur dignité et leurs droits humains soient pleinement respectés. L’État doit également les aider à sortir de leur condition de victime en faisant en sorte qu’elles reprennent le contrôle de leur vie

C’est le sens d’un rapport que j’ai fait dans le cadre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.

En adoptant une résolution et une recommandation en octobre 2019 sur ma proposition, l’Assemblée parlementaire a souligné la nécessité d’une approche plus systématique de la protection et du soutien aux victimes du terrorisme et proposé aux États membres un ensemble de mesures concernant la reconnaissance du statut de ces victimes, le soutien spécifique au niveau national et international, ainsi que la coopération avec la société civile.

Lutte contre le COVID

Le Président de la République a annoncé un nouveau confinement général de quatre semaines aux conditions très proches de celui du printemps dernier hors l’ouverture des écoles.

La concertation qui l’a précédée était de l’avis des élus et responsables entendus très générale (les participants étant plus informés par les messages reçus sur leurs mobiles) ; aucun scénario n’a été présenté ce qui empêchait tout avis circonstancié.

Le vote de l’Assemblée Nationale est intervenu après la décision de l’exécutif ce qui évidemment empêche tout aménagement sur lequel une majorité serait d’accord.

Selon plusieurs épidémiologistes la circulation du virus est facilitée par la saison et le fait que nos compatriotes vivent plus dedans (les mêmes effets sont constatés à l’étranger) ; pendant des semaines des mesures plus ciblées auraient pu être prises ou appliquées avec rigueur cela n’a pas été le cas.

Comme députée je m’inquiète fortement pour « l’après » et de l’absence de stratégie : on ne peut se contenter de confiner (c’est un peu comme si on gelait les choses et, qu’une fois décongelées sans résultat durable, on prenait la direction du prochain confinement). Le Chef de l’Etat a évoqué des tests et un traçage mais il en parlait déjà en mai !

Quelles mesures seront gardées ou prises : il faut une vraie politique de dépistage en très grand nombre et des résultats rapides ce qui n’a pas été le cas ; il faut savoir ce qu’on va faire dans l’année à venir et déterminer des choix : augmentation durable des moyens de réanimation, efforts sur les vaccins avec les incertitudes qui s’y attachent, mesure des effets et impacts du confinement général sur les autres pathologies, …il faut des scénario.

De nombreuses questions posées par les élus et de toutes opinions (et j’en fais partie) et des professionnels n’ont reçu aucune réponse circonstanciée, c’est dommage ; si on veut que nos concitoyens soient partie prenante il faut leur dire où on veut aller !

La confiance publique est à ce prix.