« Etats des Balkans occidentaux, la nécessité pour l’Union européenne de les entendre, d’avoir une vision stratégique supportée par un programme d’investissements au service du développement , et pour le Conseil de l’Europe d’être la garant de la démocratie » par Marietta KARAMANLI

Le mardi 11 octobre 2022 je suis intervenue au sein de l’Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe où je représente l’Assemblée Nationale dans la discussion sur le projet de rapport d’une perspective européenne pour les Balkans occidentaux.

Mon propos s’est articulé autour de trois idées la complémentarité existante entre les six Etats concernés entre eux avec les autres pays de l’Europe, la nécessaire perspective européenne d’ensemble dans laquelle s’inscrivent ces relations enfin l’Etat de droit qui les réunit et les unit.

Voici mon intervention telles que déposée le nombre d’intervenants inscrits n’ayant pu me permettre de la prononcer devant l’Assemblée.

Mon intervention sur le site de l’APCE

Je souhaite tout d’abord remercier, notre collègue M Georges PAPANDREOU, rapporteur pour ses constats et propositions s’agissant d’un sujet « sensible » comme l’est celui « d’une perspective européenne pour les Balkans occidentaux » et les pays qui les composent à savoir l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Serbie et le Kosovo».

Il inscrit ses recommandations dans une triple perspective :

– la solidarité historique et culturelle au sens large, la complémentarité économique et politique des pays concernés ;

– la perspective européenne qui a sa logique, ses critères et qui donne un sens au travail en commun ;

– l’Etat de droit, ses valeurs et pratiques.

Il rappelle les projets et accords de financements de travaux à mener en commun. Je partage cette triple préoccupation.

Je ferai trois observations complémentaires

Premièrement, évidemment, et le rapport ne le cache pas, c’est une zone de concurrence marquée par la volonté de quelques appareils d’Etat extérieurs à l’Union d’imposer un leadership : par la contrainte, par la prise de contrôle économique ou par l’influence sur les communautés.

Je le pense sincèrement les Etats des Balkans occidentaux doivent être non seulement écoutés mais aussi entendus par l’Union européenne.

Le rapporteur a insisté sur la place et le rôle du droit dans la construction politique…je partage cet avis.

Deuxièmement, j’ajoute que la même Union européenne doit avoir une vision stratégique de ses relations avec ces Etats supportée par un large programme d’investissements communs, notamment en faveur d’infrastructures, de routes, de voies fluviales et ferroviaires qui rassemblent, désenclavent et facilitent le développement des échanges.

Troisièmement, la création d’une Union européenne comprenant « 30 ou 36 membres » avec une évolution du fonctionnement doit être considéré comme une hypothèse sérieuse.

Dans cette évolution le Conseil de l’Europe a un rôle crucial à jouer. Il ne peut y avoir de communauté politique européenne élargie sans Conseil de l’Europe ! Je pense que cette convergence de l’instance qui porte la démocratie, le Conseil de l’Europe, et de l’Union européenne qui peut porter la prospérité et la réponse aux défis du moment , je pense à l’énergie, la transition écologique, la santé et l’éducation et la recherche, constitue une opportunité.

Je fais vœu que notre assemblée porte ce message dans chacun de notre parlement respectif.

Je vous remercie de votre attention.