Marietta KARAMANLI a commenté l’actualité sur la chaîne LCP  » Lutter contre toutes les inégalités dont sont victimes les femmes doit être la priorité ; réformer l’exécution des condamnations pénales suppose d’appliquer les alternatives existantes et de donner aux magistrats et services les moyens de suivre et d’adapter les peines »

Le 7 mars 2018 j’ai été invitée à commenter l’actualité sur la chaîne de télévision « LCP » à l’occasion de l’émission « Questions d’Actualité » présentée par Marion BECKER.

J’ai été interrogée sur les annonces, non encore connues alors, du 1er ministre sur les droits des femmes à l’occasion de la journée internationale des femmes le 8 mars et sur les projets du gouvernement en matière d’exécution des peines.

Retrouvez mes propos sur le site de la chaîne en regardant la vidéo de l’émission.

http://www.lcp.fr/emissions/questions-dactualite/286982-reforme-constitutionnelle-parti-socialiste

Sur les droits des femmes, j’ai insisté sur la nécessité de lutter contre les inégalités économiques et sociales dont sont victimes les femmes car c’est aussi lutter contre toutes les inégalités. Les femmes sont parmi les plus touchées par les mesures prises dans le contexte de la crise : des services d’aide aux femmes victimes de violences ont été supprimés ; dans les entreprises souvent les dernières recrutées elles sont également les premières licenciées ; elles souffrent d’un taux de chômage plus élevé… On n’a pas accordé suffisamment d’attention à ce phénomène. Je plaide aussi pour plus de parité. Il y a en effet un paradoxe où malgré les discours, les hommes dominent la vie politique : un Président de la République, un premier ministre, un président de l’AN, un président du Sénat…tous des hommes ; sur 41 villes de plus de 100 000 habitants seules 6 femmes sont Maires (dont 4 socialistes Lille, Nantes, Paris, et Rennes). Je note aussi que ce sont les socialistes qui ont été les 1ers à revendiquer la parité et à la mettre en oeuvre avec deux lois l’une sous L. Jospin, l’autre sous F. Hollande.

Sur l’exécution des peines, l’idée est de faire correspondre la réalité des peines effectives avec le prononcé par les juges. En fait les alternatives existent déjà, la question est alors de savoir pourquoi ça ne marche pas…en l’absence d’évaluation on n’apporte pas forcément les bonnes solutions.

Il y a même un risque d’aggraver le nombre de prisonniers. En effet l’article 723-15 du Code pénal permet déjà de saisir un juge d’application des peines (JAP) pour toute condamnation inférieure ou égale à deux ans de prison ferme pour aménager les sanctions. Si on abaisse le seuil à un an, il y a le risque qu’il y ait plus condamnés à de plus lourdes peines (plus d’un an) ; ce serait alors contreproductif. Les juges de l’application des peines et les services pénitentiaires d’insertion et de probation n’ont en l’état pas ou peu de temps…il faudrait donner des moyens supplémentaires que le ministère a du mal à consacrer à autre chose qu’à la construction de places de prisons supplémentaires ; l’annonce de la suppression de 120 000 emplois dans la fonction publique n’est pas faite non plus pour rassurer.

Autrement dit j’ai insisté sur la nécessité s’agissant des femmes de lutter contre les inégalités de toutes natures dont elles sont victimes et concernant la justice de donner  des moyens qui permettent d’exécuter les peines et de suivre et d’aménager celles-ci pour en renforcer l’efficacité pour les personnes condamnées et la protection de la société.

Source image : capture de la vidéo sur le site de la chaîne LCP et de son émission « Questions d’Actualité »