Marietta KARAMANLI « Faire avancer l’égalité femmes-hommes, témoignages et actions », une rencontre pour montrer comment les femmes s‘investissent pour l’égalité au quotidien.

Le 20 mai j’organisais au Foyer Le Relais une réunion sur l’égalité femmes et hommes. Le thème exact en était « « Faire avancer l’égalité femmes-hommes, témoignages et actions »

Une centaine de personnes y a participé dont une majorité de femmes.

Il est difficile et pourtant nécessaire de résumer une rencontre aussi riche par la diversité de ses intervenant-e- s et  la variété de leurs suggestions et propositions.

Cinq thèmes peuvent donner à entendre ce qui a été dit et revendiqué

Le premier vise le refus des propos sexistes.

Le deuxième concerne l’information et l’éducation pour lutter contre les préjugés, les discriminations et émettre des messages positifs en faveur de l’égalité.

Le troisième concerne le transport et les mobilités et aussi la sécurité qui doit y prévaloir.

La quatrième vise les droits des femmes notamment professionnels ceux qui leur garantissent une carrière au moins égale à celle des hommes à situation équivalente et sociaux notamment en matière de retraite.

La cinquième englobe l’égalité qui doit prévaloir alors même que les décisions générales ont des effets différents selon le sexe des personnes et ce afin de mieux prendre en compte des situations différentes et prévenir les effets qui renforcent les inégalités.

J’établirai une liste complète des suggestions faites qui reprendra par sujet les propos d’un moment qui sont en fait des propos pour toutes et tous. Chacune et chacun a pu par une court texte sur un petit papier (« un Post-it »)  faire part de sa préoccupation, priorité et idée pour faire avancer les choses.

Plusieurs interventions plus générales ont permis de montrer le chemin parcouru et celui qui reste à faire.

Nicole ANQUETIL, géographe, nous a fait part de la nécessité pour la femme de reconquérir l’espace public dans sa globalité en détaillant comment les femmes sont occupées dans l’espace public et les hommes l’occupent ( petit exemple illustratif très peu de rues à Paris portent le nom d’une femme). De plus les déplacements des femmes et leur habillement dans la ville sont vécus comme contraints, l’espace urbain est considéré et reste vu comme dangereux. L’absence de places pour s’assoir, l’insuffisance de toilettes ou des espaces de jeux majoritairement occupés par des enfants et adolescents masculins pose la question de l’accessibilité et de la sécurité de l’espace public.

Chantal HERSEMEULE, Présidente de l’association SOS femmes accueil 72, a insisté sur la nécessité de déconstruire les stéréotypes sur les femmes, de sensibiliser les jeunes hommes aux violences notamment familiales en adoptant une information adaptée ; elle a plaidé pour des programmes de sensibilisation auprès des plus jeunes et de formation dans le monde professionnel.

Maud RITZ, conseillère petite enfance et familles auprès de l’adjoint à la Maire de Paris, souhaite qu’on fasse de la lutte contre les stéréotypes (une opinion toute faite…) une priorité. Elle  a insisté sur la nésessité de changer l’orientation dans la formation au sortir du collège, du lycée et de l’université et que celle-qui soit plus ouverte  aux femmes,. Elle a posé la question des rémunérations inégales.

Annelise MORIN, directrice de l’entreprise Plastigom à Champagné a fait part de son expérience en passant de salariée à dirigeante d’entreprise et qui en le faisant a surmonté les questions que beaucoup de femmes se posent : compétences ; disponibilité et compatibilité de vie personnelle avec la vie professionnelle …) et s’est « rendue compte que tout se mettait en place naturellement ». Au sein de son entreprise, elle a mis en place des mesures pour faciliter les emplois du temps car le personnel de l’entreprise est composé en grande partie de femmes qui ont des responsabilités familiales.

Estelle KOUAME, présidente de l’association Okyame a livré son témoignage. Venue d’Afrique, enseignante et professeure de danse, elle a eu le sentiment d’une forte contrainte venant de la société, de la publicité et de normes sociales imposant un contrôle sur le corps des femmes très fort. Son engagement a débouché sur la création d’une association « Mosaïque de Femmes », qui permet, une fois l’année, de célébrer « toutes les formes de beautés ». Ce qui compte le plus c’est que la femme soit  mise en avant la femme dans son intégrité intellectuelle et physique.

Claude MIGNOT, Présidente de l’association Le Planning Familial, a défendu ardemment l’accès aux droits sexuels et la lutte contre les discriminations. 80 % des usagers sont des femmes et 60 % ont moins de 25 ans (chiffres de 2017). Surtout les droits des femmes et celui à une sexualité voulue restent fragiles.

Muriel COZIC, du Centre d’Information sur les droits des femmes et des familles, a évoqué les droits sociaux des femmes et a analysé la réforme du congé parental qui a échoué à mieux partager le temps professionnel; elle a évoqué la prestation compensatoire trop basse qui conduit à des retraites basses et force le choix des femmes à arrêter de travailler c’est leur  salaire plus bas qui la variable d’ajustement. Les mesures doivent donc être pensées pour réaliser plus d’égalité réelle.

Arlette Langer, Association Femmes Solidaires 72, a exposé le choix de l’association de proposer une exposition concernant l’égalité Femmes/ hommes faite par des lycéens et montrant en quoi la grammaire et sa règle « le masculin l’emporte sur le féminin » déclinait un a priori. Dans un contexte de volonté d’avoir plus d’égalité, cette règle perdure néanmoins avec ce qu’elle donne à voir de faux et d’injuste pour les femmes!

La rencontre s’est terminée par un moment mélodique avec quelques chansons interprétées de façon merveilleuse par une jeune femme à la flute Ney Pelin BASAR née à Instanbul accompagnée par Mustafa CANER. Un grand merci à eux deux.