« Pouvoir d’achat des Françaises et Français, ma demande et mes propositions pour lutter contre la vie chère et rétablir la justice fiscale » par Marietta KARAMANLI

Mardi 9 mai j’ai interrogé le gouvernement lors de la séance des questions d’actualité sur la question du pouvoir d’achat des Français.

Source image capture d’écran de la vidéo de la séance des questions d’actualité

J’ai insisté, dans ma demande, sur le niveau fort élevé de l’inflation qui va continuer d’augmenter d’ici la fin d’année (+ de 5 %) alors que le ministère des finances disait qu’il y aurait un tassement au printemps.

 Sur les douze mois précédents (mars 2022 à mars 2023) le quasi-même niveau d’augmentation avait été noté. L’augmentation des prix alimentaires est encore plus forte.

Si le SMIC a été un peu relevé ceux qui sont un peu au-dessus n’ont aucune possibilité de voir leur rémunération progresser. Il en est de même des retraités pour leur retraite de base. Par ailleurs le renchérissement se fait sentir encore plus hors les villes en matière de dépenses d’énergie. Les Français qui ont entrepris des travaux avec l’espoir d’une prise en charge rapide des dépenses faites connaissent beaucoup de difficultés à être remboursés.

Enfin la taxation des grands profits dans le secteur de l’énergie a été refusée par le gouvernement qui se refuse aussi à rétablir un impôt sur la fortune digne de ce nom. Selon les études menées par plusieurs économistes la plus grande partie du patrimoine des ultra-riches est du patrimoine financier : des titres, des actions ou encore des obligations. Le seul impôt qu’ils payent c’est l’impôt sur les sociétés via les sociétés dont ils sont actionnaires. Comme le dit l’économiste Gabriel Zucman avec qui j’ai déjà eu l’occasion d’échanger : « Les très riches ne paient que 2 % d’impôt sur le revenu »…

J’ai donc suggéré dans ma question des propositions… diminuer les taxes sur l’énergie ; organiser des négociations salariales afin d’accélérer l’augmentation des salaires, en particulier les plus modestes ; améliorer l’accès à la rénovation énergétique en abaissant les seuils et en prévoyant un reste à charge nul pour les plus modestes.

La vidéo de mon intervention sur le site de l’Assemblée Nationale

Le texte de mon intervention sur le site de l’Assemblée Nationale

XVIe législature, Session ordinaire de 2022-2023, Séance du mardi 09 mai 2023

Hausse des prix

Mme la présidente

La parole est à Mme Marietta Karamanli.

Mme Marietta Karamanli

Ma question s’adresse à Monsieur le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l’inflation restera élevée jusqu’à la fin de l’année 2023 dans notre pays – entre 5,5 et 6,5 %. Cette forte hausse générale des prix à la consommation affectera aussi bien le pouvoir d’achat des ménages que la croissance du PIB et le niveau de chômage du pays.

Il y a deux mois, le Gouvernement prédisait une baisse d’ici l’été, mais nous n’y serons pas. En mars dernier, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a fait état d’une augmentation de près de 15 % des prix alimentaires sur douze mois.

Évidemment, des mesures ont été prises, mais on est loin du compte. Les plus modestes connaissent de grandes difficultés pour acheter les biens de première nécessité et honorer les dépenses contraintes. Il n’existe aucune perspective d’évolution des petits salaires qui ne sont pas soumis à l’indexation, juste au-dessus du Smic. Les retraites de base ont augmenté de 0,8 % le 1er janvier 2023, mais l’inflation a été supérieure à 5 % l’année passée.

Dans de nombreux territoires ruraux ou périurbains, la facture énergétique a augmenté plus fortement encore qu’ailleurs, de 20 à 40 %, alors qu’on y trouve des logements moins isolés et plus énergivores. Si le dispositif MaPrimeRénov’ a suscité de l’intérêt, le recours à cette prime s’est transformé en galère, avec des travaux à payer malgré la lenteur des versements.

La Commission européenne plaidait pour taxer les superprofits du secteur de l’énergie, mais vous avez refusé. De nombreux économistes plaident pour faire contribuer les hyper-riches dont le taux d’imposition effectif n’est que de 2 %, mais vous refusez de restaurer la justice fiscale, pour des raisons purement idéologiques.

(Applaudissements sur les bancs du groupe SOC. – M. Benjamin Lucas applaudit également.)

Pour remédier à cette situation, des propositions existent : diminuer les taxes sur l’énergie ; organiser des négociations salariales afin d’accélérer l’augmentation des salaires, en particulier les plus modestes ; améliorer l’accès à la rénovation énergétique en abaissant les seuils et en prévoyant un reste à charge nul pour les plus modestes.

(Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur quelques bancs des groupes LFI-NUPES et Écolo-NUPES.)

Qu’allez-vous faire ?