« Psychiatrie en Sarthe, des difficultés persistantes, mes questions aux autorités sanitaires » par Marietta KARAMANLI

Je suis très attentive aux difficultés rencontrées à la fois par l’EPSM (établissement public de santé mentale) de la Sarthe et celles du service d’accueil des urgences du CH du Mans.

Vendredi 22 mars était organisée une réunion sur les difficultés rencontrées avec des représentants des deux établissements,

1 dans la prise en charge des patients de psychiatrie en Sarthe  par l’ établissement public de santé mentale à vocation départementale, l’EPSM de la Sarthe implanté à Allonnes ,

2 et dans l’accueil de ces mêmes patients aux urgences du Centre Hospitalier du Mans .

Dès juillet dernier j’étais intervenue pour m’inquiéter de la suppression de 42 lits à l’EPSM voir https://mariettakaramanli.fr/agir-pour-la-psychiatrie-et-la-prise-en-charge-des-patients-en-sarthe-ma-demande-au-ministre-de-la-sante-par-marietta-karamanli/

Aujourd’hui la situation est évidemment difficile et s’est même compliquée.

Dans les deux cas la question de la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiatriques est posée. 42 lits d’hospitalisation ont été fermés à l’Etablissement Public de Santé Mentale à l’été 2023 faute de personnels qualifiés pour en assurer le fonctionnement.

En l’état une partie des patients est pris en charge directement par les urgences du CHM avec un double problème celui de l’engorgement des urgences et l’insuffisance de lits d’aval nécessaires.

J’ai écrit cette semaine au directeur général de l’agence de santé des Pays de la Loire pour lui poser quatre questions.

Douze places et lits sont ouverts par le pôle Sud (Eslan) au Mans et d’ores et déjà 33 patients seraient pris en charge au niveau régional (hors Sarthe).

Je lui ai demandé :

–              Quels sont les besoins identifiés au niveau du département ( adultes et enfants) en places et lits ?

–              Comment ont été réalloués les crédits de l’EPSM « économisés » et correspondant notamment à la masse salariale des postes vacants ?

–              Quelles sont les initiatives prises pour associer les psychiatres, les psychologues et tous les personnels soignants de ville à la prise en charge des patients demandeurs de soins et de suivis ?

–              Quelles sont les initiatives engagées en vue de mobiliser des ressources médicales et soignantes hors région, dans les métropoles les plus proches y compris sur des journées de vacations avec une rétribution mais aussi une indemnisation de leurs déplacements ou encore en lien avec certains centres étrangers?

Si la psychiatrie rencontre des difficultés persistantes en France, la situation est aigüe en Sarthe.

J’entends à la fois formuler des interrogations de fond, contribuer à dégager des pistes de réflexion et des solutions, mettre en relation les acteurs…mais je ne suis pas l’autorité gestionnaire des moyens et je n’ai ni la vocation ni la capacité à établir un plan articulant les actions menées ou à établir.

J’entends les difficultés récurrentes des patients et de leurs familles, la fatigue des personnels médicaux et soignants et l’insuffisance de solutions concrètes pourtant esquissées par de nombreux rapports et expertises et nécessitant du temps… à chaque fois un peu reculé.

Mais je reste engagée et vigilante sur ce dossier.

Marietta KARAMANLI

Ma lettre au directeur général de l’Agence régionale de santé

MK-2024-03-19-ARS-Psychiatrie