Vœux de Marietta KARAMANLI, au MANS et à ARDENAY SUR MERIZE, les 26 et 27 janvier 2019, plus de 800 personnes rassemblées sous le signe de l’écoute de toutes et tous et de la volonté de renouer avec le progrès social

Vœux de Marietta KARAMANLI, au MANS et à ARDENAY SUR MERIZE , les 26 et 27 janvier 2019, sous le signe de l’écoute de toutes et tous et de l’action pour un renouveau du progrès social

Plus de huit cent personnes étaient présents aux vœux organisés fin janvier à l’occasion de deux manifestations, d’abord au MANS le 26 janvier après-midi puis à ARDENAY SUR MERIZE le 27 janvier après-midi.

Malgré des conditions météorologiques incertaines, des impossibilités de venir pour cause de maladies  et des incertitudes liées aux mouvements sociaux, j’ai accueilli avec plaisir élus, responsables et bénévoles, simples citoyens et gilets jaunes pour un moment d’échanges et de convivialité.

Après avoir souhaité mes meilleurs vœux à toutes et tous ceux présents, j’ai à, cette occasion, rappelé ce qui sont pour moi les causes de la crise à la Française (déséquilibre  des institutions ; inégalités entre personnes et territoires, l’absence de progrès social récent ou espéré…)

A cette occasion J’ai annoncé mon souhait de présenter une proposition de loi visant la consultation des citoyens d’une aire territoriale déterminée afin de recueillir leur avis sur les projets d’évolution des services publics de proximité.

De façon plus globale j’entends bien défendre une politique de reconnaissance des individus à différents niveaux : salaires décents, qualité du travail, emploi ou environnement sain s’inscrivent dans cette problématique de la reconnaissance.

Comme j’ai indiqué « c’est parce que nous sommes conscients de cette nécessité de reconnaissance que nous devons être optimistes et agir. ». Concernant mon action je continue de l’envisager en continuant d’écouter, d’ agir, et à faire progresser cette reconnaissance que trop souvent les institutions devenues exclusivement gestionnaires ne savent pas donner ».

Au MANS le public , avant de partager la galette et les déjà fameux « Sookies » (produits par une entreprise locale et solidaire),  a pu entendre la chorale du Foyer Martin Luther King au MANS et une autre chorale « GoodCider  » de CHANGE, enfin regarder un film fait par la Collège COSTA-GAVRAS évoquant une des premières femmes marin-pêcheurs !

Que toutes et tous, élus, responsables, bénévoles et concitoyens et évidemment artistes et créateurs soient, ici, remerciés.

Marietta KARAMANLI

Au MANS le 26 janvier 2019

 

 

 

 

 

A ARDENAY SUR MERIZE le 27 janvier 2019

 

 

 Mes vœux

Mesdames et Messieurs les Elus,

Mesdames et Messieurs les Responsables

Madame, Monsieur, Chers Amis,

Le moment est celui des vœux.

J’espère donc tout d’abord que 2019 apportera à chacun le meilleur tant au plan personnel que collectif.

La période n’est pas à la sérénité et peut apparaître, à bien des égards, morose.

C’est ce que j’appelle la crise du moral qui a des causes très matérielles,

Trois facteurs y concourent.

Le premier est relatif à un déséquilibre dans nos institutions.

Notre République a une finalité démocratique ;  mais nos institutions sont imparfaites car elles n’établissement pas suffisamment de contre-pouvoirs utiles et qui en plus aujourd’hui fonctionnent mal face à un exécutif fort disposant d’une majorité excessivement subordonnée…la part de négociation y est limitée.

Les maires, les élus locaux, les députés peuvent être ceux qui protègent qui empêchent ou atténuent des décisions mal pensées et mal appliquées.

Le deuxième c’est la croissance des inégalités entre personnes mais aussi entre les territoires.

Les inégalités dans des domaines comme ceux de l’accès aux soins, de l’éducation, dans la redistribution des richesses sont certes évoquées mais traitées par des mesures bureaucratiques, brouillonnes, et peu efficaces,…les crises ne manquent pas d’apparaitre et peuvent alors se succéder.

Je le dis comme je le pense ce n’est pas la richesse de quelques uns qui fait la richesse de tous.

C’est bien la recherche de l’égalité des conditions qui est un facteur de prospérité.

Et cette gestion intelligente des ressources en proximité c’est ce que font et doivent faire les acteurs locaux avec lesquels je me mobilise tous les jours pour défendre plus de médecins en travaillant sur la complémentarité des projets et territoires, plus de moyens humains pour assurer la protection de nos concitoyens, pour accueillir nos petits dans des crèches et des écoles, des logements adaptés pour la population et nos seniors..

Le troisième facteur de morosité c’est la quasi-disparition d’un objectif de progrès social

Ces deux mots sont, je le constate, peu utilisés…

Pourtant ce sont ces mots qui donnent une trajectoire à une action…qui donnent du sens…le progrès technique ne suffit pas…on le voit dans les services ; avoir à faire à un serveur vocal programmé ne suffit pas à obtenir un service adapté !

C’est pour cela que je me suis mobilisée pour proposer des services de proximité à travers par ex une maison des services au public dans les quartiers sud, des moyens humains aux forces de l’ordre avec un nouveau commissariat, un nouveau bureau de police aux sablons, une gendarmerie de proximité a connerré, ..une meilleure desserte du mans et de la sarthe par le train, les transports communs et connexions autoroutières,  tout en plaidant pour des tarifs abordables, des logements adaptés aux besoins de la population et du grand âge, des places en crèche, défendre l’emploi avec une préoccupation pour l’insertion et la réussite des jeunes par la formation et l’emploi, et comme je le fais encore aujourd’hui en me mobilisant sur les situations critiques que des salariés connaissent comme ceux d’Arjowiggins ou  deusch.

Concernant nos biens communs comme nos services au public, qui participent à cet objectif et à l’égalité, je pense qu’il faut redonner plus fortement la parole à leurs usagers et aux habitants…

Les consultations abstraites dont la seule issue serait un  « oui » ou un « non » ne peuvent être la seule solution d’avenir.

J’ai rencontré une délégation des gilets jaunes et nous avons échangé sur tous ces sujets et continuerai a vous proposer des débats comme je le fais régulièrement et je n’ai pas attendu un débat national…

A l’inverse je considère que l’Etat doit consulter les citoyens d’une aire territoriale déterminée afin de recueillir leur avis sur les projets d’évolution des services publics de proximité ayant une incidence sur la qualité de ce service.

Je ferai prochainement une proposition pour que

-les décisions de fermeture de classes dans les communes ;

-les décisions de fermeture de services d’urgence ou de soins de premier niveau ou première intention dans les territoires de santé,

-les décisions de modifications de desserte et de fréquence des transports ferroviaires et de bus assurés par l’Etat et les régions puissent être discutées publiquement avec une obligation de consultation de la population.

Il ne suffit pas de dire que l’on va consulter, de façon un peu abstraite, les gens mais bien de leur redonner du pouvoir sur leur vie quotidienne et sur les décisions qui les impactent.

C’est modeste comme acte mais cela doit redonner du sens à l’action publique… J’ai proposé avec mes collègues un referendum d’initiative partagé par exemple sur ISF ou sur d’autres sujets

Elue locale et nationale, ancrée dans la réalité et le contact avec les habitants je suis persuadée qu’il faut améliorer la vie quotidienne… et quel meilleur vœu à formuler que d’affirmer cette volonté, ici aujourd’hui

Mon propos ne serait pas complet si je n’évoquais pas, après la crise du moral, la crise morale.

Il y a quelques années je donnais un cours à l’université sur l’histoire des idées politiques… c’était il y a douze ans si je le précise c’est que c’était ce que je pensais déjà.

Dans mon cours il y avait une dernière partie qui était consacrée à ce que j’appelais « la société de la reconnaissance ». L’idée n’est pas de moi…

Je disais à propos de notre époque que c’est celle d’une modernité « pessimiste ».

Il y a le sentiment que presque tout est à risque.

Cela résulte de l’absence de sens qu’ont les changements. Les changements que vivent les gens même quand ils sont assez bien vécus restent souvent mystérieux et sans référence à une grille d’interprétation.

Les gens sont, donc, inquiets de ces changements.

De plus les progrès de la science, sont aussi porteurs d’incertitudes : nucléaire, Ogm, manipulation psychologique, fausses nouvelles etc…

La société est devenue à « risque ».

Parallèlement les individus sont affectés profondément par le mépris qui peut être l’atteinte physique, l’atteinte juridique, l’atteinte à la dignité » …et ce mépris déclenche des réactions et des luttes

Pour contre balancer ce sentiment et les efforts qu’il demande à chacun, nous avons besoin de reconnaissance.

La reconnaissance n’est pas seulement culturelle.

Des demandes de salaires décents, de qualité au travail, d’emploi ou d’environnement sain s’inscrivent dans cette problématique de la reconnaissance.

Mais c’est parce que nous sommes conscients de cette nécessité de reconnaissance que nous devons être optimistes et agir.

Le changement doit avoir un sens celui du respect des personnes et des individus…ce n’est pas simple mais c’est un élément pour avancer ensemble.

A mon niveau j’entends bien continuer

-à écouter,

-à agir, et à faire progresser cette reconnaissance que trop souvent les institutions devenues exclusivement gestionnaires ne savent pas donner.