« Mon analyse des relations américano-européennes (3 nov 2020), une amélioration attendue avec la victoire de Joe BIDEN, la nécessité pour l’Union européenne d’ « avancer  » pour s’affirmer comme puissance » par Marietta KARAMANLI

 

J’ai été sollicitée par le site de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe – le Think Tank des dynamiques européennes pour donner mon point de vue sur ce qui était attendu de l’élection présidentielle américaine sur les relations américano-européennes

Voir ma réaction sur le site http://www.irce-oing.eu/2020/11/elections-etasuniennes-2020-commentaires-de-personnalites-francaises-et-europeennes.html

Le texte de ma réaction

G.TRUMP était et reste opposé au multilatéralisme, à l’Union européenne et aux traités commerciaux signés par ses prédécesseurs ; il a traité et traite de la même façon dictateurs et gouvernements des États démocratiques.  Il a indiqué aux Européens qu’il n’entendait pas garantir leur sécurité. Il a renoué avec une tradition d’isolationnisme que les États-Unis ont cultivé. Autrement dit sa volonté de ne pas dépendre des autres s’est opposée et s’oppose à un ordre international tendant à être régulé par le droit. Il a ainsi décidé le retrait des Etats-Unis des Accords climatiques de Paris (COP 21). Cela n’a qu’à moitié marché car l’Union européenne a globalement résisté ; c’est aussi le cas sur le dossier iranien où le retrait américain et sa politique de sanctions n’ont guère marché.

J.BIDEN a annoncé que s’il gagnait les États-Unis renoueraient avec le multilatéralisme, avec la diplomatie internationale et les accords et institutions dénoncés par G. Trump. Reste qu’une partie de l’opinion américaine est convaincue que les États-Unis doivent s’occuper des américains et rien que d’eux. Il aura déjà fort à faire en interne.

Avec J.BIDEN l’Union européenne retrouverait certainement un interlocuteur et un dialogue de qualité mais elle devra en tout état de cause « avancer » pour s’affirmer comme puissance mondiale. Parler au nom de 27 États qui n’ont pas réellement de politique extérieure commune, pas de défense et pas de politique commerciale pro-active n’est pas une affaire simple ; pourtant l’Europe apparaît le vecteur non seulement utile mais aussi indispensable pour apporter des solutions durables. Des pistes nouvelles doivent donc être explorées et mises en œuvre.

On le voit l’administration TRUMP a mis en lumière les forces et faiblesses européennes et peut être étrangement des opportunités qui trouveront leur place dans un nouveau dialogue constructif et équilibré transatlantique. C’est du moins ce que je souhaite.

Marietta KARAMANLI

Source image: capture d'écran carte des votes à l'élection présidentielle sur le site du journal The Guardian, nov 2020.